PORTRAIT DE PHOTOGRAPHE : ANAÏS CALLENS

Des postures, des attitudes, des visages, des personnalités humaines, enveloppés de couleur vive ou de noir et blanc intense, un univers émerge au travers un objectif cadré a la perfection. Voici les tableaux que nous propose la photographe Anaïs CALLENS. La jeune artiste, basé à la frontière de la Belgique et de la France, par ses travaux photographiques, saisit avec justesse et passion l’aura qui émane de ses sujets. Un œil vérité, subtil, toujours à la recherche de l’ambiance magique à immortaliser. Avec nous elle se prête au jeu des questions-réponses pour à son tour renter dans la lumière.

Comment et à quel âge est venue la passion de la photographie ?
Depuis la naissance, j’étais bercée dans un monde artistique. Mon père était imprimeur, nous habitions au dessus des machines… Ses projets de prédilection tournaient essentiellement dans le monde de la culture. Les artistes venaient de tous les horizons, les disciplines également. Nous visitions fréquemment leurs ateliers, ils apportaient leurs œuvres pour avoir des reproductions au plus proche,… Les ouvrages artistiques étaient notre lecture. Tout ça m’a très vite fascinée. Alors que j’avais 9 ans, mon frère entrait dans la profession, sous l’aile de mon père. Il avait un fort intérêt pour la photographie, mon père investit dans des éclairages et louait un boitier MAMIYA pour les shootings. Les repros étaient dès lors assurées par mon frère : un studio s’improvisait dans le salon. Tout ça a forgé ma passion pour l’art. Ensuite, lors de mes études à l’académie des Beaux-Arts, s’est développée ma passion pour l’image. J’ai décroché un master en arts numériques, la photographie argentique faisait partie de mon cursus.

Qui étaient tes références à l’époque (si tu en avais déjà) ?
Robert Doisneau, inévitablement, plein de poésie, ces petits moments de la vie… Cartier-Bresson et ses instants décisifs. Dans un tout autre registre, face au chaos, Nan Goldin me fascinait. Anton Corbijn était là où je rêvais d’être. Matthew Barney m’a totalement soufflée dans une expo parisienne en 2002. Dave McKean, mais là je m’éloigne de la photographie…

Et avec quel “Matos” as tu commencé ?
Les petits appareils photos jetables ! J’en ai consommé… Ensuite, je me suis créé des sténopé. J’expérimentais les lomos… Et empruntait l’appareil argentique à l’académie. Ensuite, mon père a investi à l’aube du numérique dans un Canon 5D. C’est avec lui que j’ai commencé les photos plus professionnelles.


Est-ce ton activité principale ?
Ca l’a été. Actuellement, j’exerce à titre complémentaire. Je suis professeure à l’Académie des Beaux-Arts, mon horaire s’est étoffé au fil des années. En parallèle, j’ai développé une agence de communication et construit récemment un studio photo – graphique, que nous allons inaugurer fin octobre. Beaucoup de beaux projets qui m’amènent à jongler sur multiples tableaux.

Pourrais tu me dire ta séance photos la plus insolite ?
Un shooting de quelques jours dans la maison de l’artiste Paul Timper et Marie-Henriette Bataille, leur maison était un musée à lui seul… Il y avait des œuvres partout, partout… Il m’a fallu tout shooter en studio monté sur place. Ce métier me permet d’entrer là où beaucoup n’ont pas accès, c’est insolite en soi… Photographier dans des musées jusqu’à pas d’heure, des sociétés de métallurgie de haute précision, de robotique, des laboratoires hospitaliers ou privés,… L’ambassade du Qatar fut l’un des lieux les plus frappants. J’ai réalisé un projet vidéo qui a été exceptionnel avec un ami peintre, Joël De Rore, où j’ai suivi sa démarche de création durant des semaines. C’est une expérience de confiance intense, un moment unique. C’est un ressenti que je retrouve face à la scène lors de shooting live… Ca c’est mon me-time!

La séance photos la plus chaotique ?
Cali en concert, me fait monter sur scène et inverse les rôles : il prend mon appareil et commence à me shooter face au public. J’étais totalement déstabilisée! Vite la sortie, un trou de souris…


Ta plus grande fierté ?
Mes enfants! Artistiquement, mon livre sur Etienne Daho qui fut un épisode magique!

Ton plus grand rêve serait de photographier qui ?
Dave Gahan, Bjork, Mylène Farmer, Bono,… La liste est longue!

Qu’est-ce qui te plaît dans cet Art ?
Chercher à transmettre le ressenti, la vraie beauté de l’instant. Le capter. Plonger dans l’obturateur. Toucher le spectateur, susciter de l’émotion, c’est le plus beau métier du monde, non ?


Qui sont les photographes contemporains dont tu apprécies le travail ? 
Stephan Vanfleteren. JR. Pierre & Gilles. Sophie Calle.


Ton actualité du moment, et tes projets ?
L’ouverture du studio, un grand chapitre! Une histoire à suivre…


Suivre Anaïs Callens ici : https://www.facebook.com/AnaisCallensPhotographe/ ou ici https://www.anaiscallens.com/

 

Stef’Arzak