PORTRAIT DE PHOTOGRAPHE : ELISABETH ENGELS

La frontière entre la photographie urbaine et la photographie de portrait est parfois floue. Les deux sujets s’entremêlent parfois insidieusement. C’est le cas dans le travail d’Elisabeth Engels qui associe portrait et urbain au sein de ses clichés. La photographe dépeint, ainsi dans ses photos, souvent en noir et blanc, l’aspect dramatique de ce qu’elle observe pour en extraire un instantané. Notre monde en mouvement constant, l’architecture grandiloquente, l’humain hyper-urbain à outrance, ou le huis clos d’un échange intime, en deviennent des motifs en surbrillances, hors du temps ou plus exactement volé au temps. Elle nous propose dans une mise en abime subtile, des œuvres alliant l’aspect traditionnel d’une culture photographique et l’interprétation contemporaine presque sociétale. Paradoxale et brillante subjectivité d’une sensibilité exacerbée qui mérite d’être éclairé. Afin de la dévoiler un peu plus, Elisabeth a accepté de répondre à notre interrogatoire amical…

Comment et à quel âge est venue la passion de la photographie ?
-Mon père m’a initiée à la photographie quand j’étais adolescente. Il développait ses photos dans son petit laboratoire dans lequel je m’enfermais avec lui. Je crois que j’ai toujours fait des photos et puis un jour, il n’y a pas si longtemps j’ai commencé à faire de la photo. De la photo de rue plus précisément, au début, sans même savoir que j’en faisais. C’était en 2016, j’ai posté une photo d’un immeuble sur ma page FB. Un photographe m’a écrit: ” belle photo de rue, belle compo”. Je suis allée vérifier à quoi correspondait le terme “photo de rue” et j’ai répondu “merci beaucoup !“. Je n’avais même pas vu le petit être humain sur la photo, ce que j’avais photographié c’était l’immeuble.  Depuis, j’essaie toujours de m’améliorer dans ce domaine. Je publie sur des groupes FB, et…ça plaît souvent, pour ma plus grande joie.

Qui étaient tes références à l’époque (si tu en avais déjà) ?
-Ma première référence en photo a été mon père, après, il y a eu Doisneau et Vivian Maier. J’aime beaucoup leurs “regards”.

Et avec quel “Matos” as tu commencé ?
-Un jour, mon père m’a offert son Nikormat, c’est avec ce boitier que j’ai commencé, en argentique. J’avais 15 ans, j’en ai désormais 55.
J’ai perdu mon Nikormat à la mort de mon père et j’ai arrêté pendant une longue période. Des années plus tard, je me suis décidée à m’y remettre. Je vis désormais une histoire d’amour avec mon Canon eos 1200 D.

Est-ce ton activité principale ?  
-je fais partie de ceux qu’on appelle les photographes amateurs. J’ai deux grandes passions dans la vie, la photo et l’écriture. J’alterne les deux, je crois que n’arrive pas toujours à vivre les deux simultanément.

Pourrais tu me parler de ta séance photos la plus insolite ?
-Ma séance photo la plus insolite a été la seule et unique séance photo avec un modèle.  A la base, ça devait être des photos de mains et de pieds pour une série que j’avais envie de faire. Je me disais qu’il fallait que je fasse des choses différentes de la photo de rue. En pleine séance, j’ai demandé à mon vieux pote s’il était d’accord pour poser nu. Je ne m’attendais pas à lui poser cette question ni qu’il accepte. Ça a été de super moments avec des fous rires et des beaux clichés.

La séance photos la plus chaotique ?
-Ma séance photo la plus chaotique a été l’une de celle où j’ai joué au modèle, je ne sais pas si ça compte (rire). Je n’ai aimé ni l’ambiance ni le résultat.

Ta plus grande fierté ?
-Ma plus grande fierté a été qu’un poète dont j’adore l’écriture, Heptanes Fraxion m’a  demandé une de mes photos pour la couverture de l’un de ses recueils: Je vais encore oublier de rentrer chez moi – Gros Textes.

Ton plus grand rêve serait de photographier qui ?
-Mon plus grand rêve serait de faire une série de photos avec pour sujet les habitants de ma ville. Pas des portraits, des photos des habitants dans leur quotidien, je n’aime pas trop les photos “pausées”. Le rêve ultime serait d’exposer ces photos dans ma ville et que les gens puissent dire “tu as vu! Là, c’est moi!”.

Qu’est-ce qui te plaît dans cet Art ?
-Ce qui me plaît dans l’art de la photographie,  celle de rue principalement, c’est que c’est  un moyen presque magique de montrer la vie dans tous ses  aspects. En écriture ou en photo, pour moi , l’important est de raconter une histoire.

Qui sont les photographes contemporains dont tu apprécies le travail ?
-J’aime beaucoup le travail de Lea Lund (Lea Lund & Erik K), celui de Bayėre Zouzoua, Jehanne de Champvallon, Corinne Esposito, Éric Biarnès, Carter Ray…que j’ai connus grâce à FB. J’ai découvert de magnifiques photographes grâce à ce réseau. Il y en aurait beaucoup d’autres au citer.

Ton actualité du moment, et tes projets ?
-Mon actualité et mes projets? Uniquement essayer de parler un peu moi ici et aller de nouveau déambuler dans les rues de ma ville ou ailleurs avec ma besace et mes rangers.
 
 

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