Pam Risourié pur groupe de shoegaze poursuit son ouverture sur un terrain encore davantage dream-pop par ce dernier EP, disponible depuis l’été 2021, (nous vous en parlions déjà ici). On retrouve là leur fraicheur sucrée avec une nouvelle amertume pétillante. Le jeune quintet originaire du Paris, adepte de rêve d’idéal et de bagarre d’oreiller ensanglanté, savoureusement mélodique et attachante, cherche a nous troubler et ils font mouche avec “So Be It, Eternity”.
Aussi lumineux que contrasté, le son de Pam Risourié se situe entre murmure raffiné et fulgurance d’efficacité. Parfois enrobée dans une vision opaque plus nuancé qu’il ne semble de prime abord, un peu à la manière d’un grain de sable sur un drap de soie noir, cette latitude constante où ils aiment baigner, ne souffre d’aucun déplaisir. Bien au contraire le plaisir monte irrémédiablement.
” These Minds” caresse incarnée par un timbre presque juvénile, qui s’habille d’un surplus de mélancolie allant de pair avec les langoureux riffs servis par ses comparses. “Dystopian Eyes” et “The Cities In My Head” taillés pour mettre les sommiers en fusion, ces deux titres sont fatals et ont le mérite de sortir des clichés, en nuançant ou complexifiant, la lecture (les propos) plus proche du fantasme surréaliste que du rêve adolescent. Jouant incessamment avec le levier de vitesse sur la retenue tout en conservant une rythmique intacte du début à la fin, ils font pression sur notre palpitant et les pulsations fussent…
“So Be It, Eternity” la nostalgie d’une éternité met en relief la singularité du présent dans la temporalité musicale d’un EP aux couleurs impressionnistes. Mention spéciale pour l’Artwork, qui laisse entrevoir un salutaire rayon solaire sans jamais le dévoiler complètement, illustration parfaite de la thématique que Pam Risourié explore en cinq titres imparables.
Un vent de fraîcheur souffle sur une dream-pop nuageuse, aux gouts d’horizons nouveaux, de souvenirs déjà abstraits et de désirs rivaux face à une éternité zigzagante. Les sentiments ne sont simples que dans nos songes fantasmagoriques….