Nuits mouvantes aux 46e Trans Musicales : Samedi 7

Alors que la 46e édition Trans Musicales de Rennes touche à son apogée avec la programmation toujours aussi enthousiasmante de ce samedi 7 décembre, indéniablement nous constatons que la richesse des excitations sonores proposées souligne un amour sans faille du festival pour la diversité des scènes émergentes. On y a déjà croisé, jeudi et vendredi, une multitude de projets qui ont touché et chamboulé nos petites âmes, décidément bien trop sensibles.

De la délicatesse électronique, à l’énergie brute en passant par la fusion rock et des envolées cuivrées, autant d’expérimentations sonores qui nous font saliver à l’idée de succomber à nouveau à l’immersion totale des univers sonores de Hall en Hall. Une perpétuelle mutation qui convoque chez nous malgré tout une bonne dose d’ouverture d’esprit et une aptitude à l’exaltation sensorielle intense et collective.

Tandis que nous nous dirigeons vers le Liberté, une certitude s’impose : cette soirée ne sera pas seulement celle du déferlement musical, mais aussi celle d’une fête vibrante, où chaque spectateur se laissera emporter par la découverte.

 

 

KAT WHITE – Pop mélancolique et pleine d’espoir

16 h, l’après-midi commence au Liberté avec Kat White, qui porte avec le cœur une pop délicate, viscérale et mélodieuse chantée en anglais et en français. Avec sa voix douce, son charisme transperçant et ses productions aux orchestrations soignées, elle installe presque instinctivement une ambiance intime, puissante et immersive où elle semble nous dire « bienvenue dans mon jardin secret ». Son set bouleversant de sincérité oscille entre mélancolie et espoir fulgurant, parfait pour introduire progressivement le public dans la 3ᵉ soirée des Trans Musicales.


MIAOU-MIAOU – Chats déjantés

Le duo originaire de la presqu’île de Crozon, Miaou-Miaou, mixe la touche fun et kitsch des années 1980 avec des riffs de guitares virevoltants. Un peu new wave, un peu pop et surtout bien déjanté, ils distribuent croquettes, pirouettes ubuesques, chansons facétieuses et chorégraphie chat chat chat, pour un bon temps assuré ou juste un plaisir coupable qui fait remuer les popotins.

 

BASIC PARTNER – Puissant rock sincère

Changement de ton avec le quatuor Basic Partner, qui propose un rock alternatif puissant aux allures presque punk. Guitares nerveuses, rythmes accrocheurs, le tout dans un univers émotionnel hyper expressif. Sur scène, le combo originaire de Nantes et de Rennes imprime une énergie brute et sincère, pas très éloignée d’Idles ou de Murder Capital. Un show intense, idéal pour faire monter encore plus la température dans la salle déjà chauffée à blanc.

 

FRIEDBERG – Power hypnotique

Nous voilà de retour au Hall 4 pour découvrir le groupe Friedberg qui amène son rock indie percutant, teinté de mélodies pop efficaces. Originaires d’Autriche et d’Angleterre, les quatre filles avec leurs mélodies entêtantes et leurs guitares tranchantes possèdent un côté entraînant hypnotique. Leur set est parfait pour faire bouger, avec une énergie communicative qui embarque immédiatement le public du Parc Expo. Si je ne devais qualifier qu’un seul show de jouissif lors de cette édition, Friedberg en serait immanquablement affublé !

 

DELAURENTIS – Électronique intense 

Après l’intensité rock, nous avons rendez-vous avec la Toulousaine DeLaurentis qui présente en avant-première son projet conceptuel, dans l’immensité du Halle 5. D’emblée, nous sommes face à une proposition techno-mélodique électronique aérienne et raffinée. Ses morceaux, qui mêlent synthés enveloppants et gestes éthérés où, telle une magicienne, elle pilote ces machines sonores lumineuses. Cette transe électro plonge la salle dans une atmosphère contemplative et visuelle propice à l’évasion des sens. Un moment suspendu au fil d’Ariane de DeLaurentis.  

 

MAC&WESTER –  French électro beats

Changement de hall, direction la Greenroom, pour découvrir sur scène le duo rennais Mac&Wester. Ils se présentent comme étant d’une filiation proche de Daft Punk et Justice. Qu’en est-il ? Ces deux jeunes garçons dans le vent ne manquent pas d’énergie avec leur fusion étonnante de pop-house et de électro beats électriques. Bien cachés derrière leurs cagoules anonymes, la fraternité transpire et les beats entraînants aux styles sophistiqués enrichissent encore l’atmosphère de leur prestation. Une proposition pour le moins énergisante, qui attire les amateurs de groove élégant version French Touch.

 

MELIN MELYN – Country-folk déjanté

On enchaîne, Hall 4, avec le collectif gallois Melin Melyn. Ce sextuor à un univers bien à lui, avec au centre l’histoire d’un légendaire moulin à vent qui fait tourner une folk psychédélique loufoque, dans une coolitude qui tranche avec les groupes précédents. Leurs mélodies colorées, à ranger entre Beach Boys et Belle et Sebastian, sont autant de moments joyeusement vintage qui apportent une touche rétro et festive des plus plaisantes. Au devant de la scène, on trouve le leader Gruff Glyn et son humour pince-sans-rire qui respire la spontanéité.

 

YANNIS & THE YAW – Orchestration ambiante et énergique

S’il y avait un rendez-vous à ne pas manquer pour cette dernière soirée, c’est bien celui du supergroupe Yannis & The Yaw, mené par Yannis Philippakis (Foals), accompagné de Vincent Taeger à la batterie (Poni Hoax), de Vincent Taurelle aux claviers (Air), de Seye Adelekan à la basse (Gorillaz), et de Dave Okumu à la guitare (Tony Allen). Ce casting XXL offre une envergure orchestrale rock, funk, jazzy puissante en hommage à la musique de Tony Allen, initiateur du projet disparu en avril 2020. Guitares incisives, rythmes dansants et moments d’explosion sonore se succèdent pour un set intense et fédérateur. Hall 8, l’ambiance monte d’un cran sous l’effet de leurs compositions percutantes.

 

BENEFITS – L’intelligence d’un punk brut

1 h du mat’ la fatigue commence sévèrement à nous chatouiller les jambes, mais nous ne pouvions pas louper Benefits. Le combo, originaire d’Angleterre, investit le Hall 4 en apportant une dose de punk brut aussi enragée qu’engagée. Leurs morceaux incandescents, directs et portés par une envie palpable d’en découdre… Ils réveillent les consciences et secouent les festivaliers. Pour moi, le moment le plus intense de cette édition 2024.

 

GALLOWSTREET – Cuivre hypervitaminé

Le collectif néerlandais Gallowstreet prend le relais avec un big band cuivré survitaminé. Entre funk, hip-hop et influences jazz, ils transforment le Hall 8 en une véritable fête. Les cuivres éclatants et les percussions entraînantes font danser même les plus fatigués des festivaliers.

 

INTERNET GIRL – Surprise électro-pop-rock

Pour finir, Internet Girl clôture la nuit sur la note la plus punchy avec son électro-punk moderne. Mélodies énervées, rythmiques épatantes et pogo géant accompagnent les derniers moments du festival avant de quitter le Parc expo des acouphènes plein les neurones, des souvenirs plein les oreilles et les pieds en compote.

 

Une nuit intense et éclectique

Ce samedi des Trans Musicales 2024 a prouvé une fois de plus la richesse et la diversité du festival. Entre énergie rock, explorations électroniques et moments plus intimistes, chaque artiste a apporté sa touche unique, offrant aux festivaliers une expérience musicale inoubliable jusqu’au bout de la nuit.