Mina Sang « A ceux qui viendront après nous » l’intemporel Brecht !

Encore aujourd’hui, dans cette époque trouble, le sujet de la transmission, trouve un écho particulier et une pertinence inquiétante…
Il y a tant de détresses partout autour de nous.
C’est là héritage de nos luttes permanentes, que nous devons, implicitement, remettre en œuvre pour que nos jours futurs puissent être meilleurs. Cette définition de la douleur de vivre dans un monde, qui ne nous offre plus la liberté chérie, que nous nous targuons pourtant, depuis des générations de porter à bout de bras, sur nos étendards, nos blasons noirs, nos visages masqués. Certains y ont déjà longuement médité et justement les poètes à eux seuls savent magnifiquement l’exprimer.

Parmi eux le poème Bertolt Brecht qui en 1939 s’adressait à ceux qui viendront après les « sombres temps » d’une effroyable défaite. 

En cela, Mina Sang trouve une réponse dans un de ses plus célèbre poème « A ceux qui viendront après nous». Elle accompagne les mots de l’homme de lettre allemand d’une magnifique composition ancré dans le présent.
Sur fond de manifestations, cette majestueuse voix presque monocorde, dans un tempo séquentiel et un rythme propice a l’introspection, nous transporte.
La poésie d’hier, plus jamais, prouve son bon droit à se faire entendre à nouveau, contre le délit d’obscurité, d’infamie et d’injustice. La poésie est là comme un indice en négatif de notre temps sombrement modernes.


Mina Sang interprète ce poème de Brecht et le transforme en un appel, un témoignage humaniste à travers le temps et ses méandres.

Je vins dans les villes au temps du désordre
Quand la famine y régnait.
Je vins parmi les hommes au temps de l’émeute
Et je m’insurgeai avec eux.
Ainsi se passa le temps
Qui me fut donné sur terre.
 
Mon pain, je le mangeais entre les batailles,
Pour dormir je m’étendais parmi les assassins.
L’amour, je m’y adonnais sans plus d’égards
Et devant la nature j’étais sans indulgence.
Ainsi se passa le temps
Qui me fut donné sur terre.
 
De mon temps, les rues menaient au marécage.
Le langage me dénonçait au bourreau.
Je n’avais que peu de pouvoir. Mais celui des maîtres
Était sans moi plus assuré, du moins je l’espérais.
Ainsi se passa le temps
Qui me fut donné sur terre.
 
Les forces étaient limitées. Le but
Restait dans le lointain.
Nettement visible, bien que pour moi
Presque hors d’atteinte.
Ainsi se passa le temps
Qui me fut donné sur terre.

Bertolt Brecht : A ceux qui viendront après nous (1939)

Encore un bel ouvrage musical qui va relayer une poésie en conscience. Pour garder espoir sans jamais plier.

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Guillaume d’Arsène / Stef’Arzak