Mellano Soyoc “Alive”

Olivier MELLANO et Mona SOYOC deux artistes multiples et atypiques qui chacun à leur façon ont développé la quintessence de leur art-rock et de leur univers musical charismatique. La rencontre de ces deux phares ne pouvait être qu’emblématique. Dans cette formation en duo, guitare et voix, ils incarnent ensemble une forme d’héritage réinventé autour d’un plaisir commun reconnaissable et pourtant complètement différent de ce qu’ils faisaient précédemment.

Ce premier opus est un uppercut viscéral aussi cathartique que séduisant où la voix de Mona Soyoc, prêtresse d’un cold wave classieux (KaS Product), et la guitare d’Olivier Mellano magicien shamanique aux riffs dantesques (MellaNoisEscape, No Land,… ) s’ambiance côte à côte.
L’immersion d’une urgence boulimique de créer à l’unisson.
A l’écoute, nous nous immergeons dans un bouquet de nerfs aux onze mouvements d’humeurs dont l’efficacité est redoutable, dégageant une atmosphère entre deux eaux, envoutantes et furieuses. Le morceau-titre “AVATAR” vous laisse genoux à terre, balançant son acide insidieux en vous pénétrant tel une déflagration au sens acéré.

Atmosphère aiguisée, brûlot tangible instinctif et sensible, cette nouvelle pousse, qui repousse les limites de leurs paroxysmes artistiques, pointant un horizon qui feint la maturité avec la fraicheur de l’adolescence et à l’envergure d’un colosse…

Interview d’Olivier et Mona …

Comment est venue l’idée de votre projet ?

Mona : Ça faisait un moment que j’avais envie de faire quelque chose avec Olivier. Mais il était extrêmement occupé. Puis un jour, il m’a appelé pour me dire qu’il avait une date de libre, en ajoutant : « au lieu d’aller en studio de répétition, pourquoi on ne va pas directement en studio d’enregistrement ? J’ai un ami à Paris qui a le studio Caverne, on peut se retrouver là. » C’était assez incroyable, c’était un plaisir fou d’imaginer pouvoir créer directement dans une forme d’instinct; un vieux fantasme à moi.

Olivier : J’ai, pour ma part, découvert KaS Product assez tard. En rencontrant Mona et son enthousiasme communicatif, j’ai su que nous pourrions faire de la musique ensemble. Nous ne nous sommes pas posé la question de ce que nous voulions faire, nous laissant simplement porter par le plaisir de jouer ensemble, sans se soucier de savoir à quoi ça ressemblerait mais avec l’idée de laisser venir les choses, d’expérimenter. Mona a un timbre de voix fascinant, quelque chose qui pourrait s’apparenter à un croisement « soul – gothique », j’ai tout de suite vu que cela pouvait fonctionner avec l’univers de ma musique.

Vous parliez de l’enregistrement à l’instant comment avez-vous procédé?

Mona : On s’est retrouvé avec Olivier à Paris au studio; il a installé ses amplis et ses guitares, moi j’avais amené un carnet avec plein de notes, des pages d’écriture et aussi 2 titres composés à la guitare. Nous étions finalement à l’aise dans l’optique d’improviser et de voir ce qui pouvait naître de notre combinaison. Pendant qu’Olivier égrenait sa guitare, cherchait ses sons, je notais quelques phrases, des idées, je reprenais des pages dans mon bouquin de notes et dès qu’il plaquait un accord je commençais à chanter. Nous étions prêts : « on y va, on enregistre ». On ne s’est pas posé de questions, on a fait les premières prises en une journée dans ce confort de super sons inspirants de voix et de guitares grâce à Nico Sacco. Quand nous sommes sortis du studio Caverne, il faisait nuit, on avait couché 18 titres.

Olivier : Plus d’un an après cette première séance de « compositions improvisée », après avoir testé les morceaux sur scène et les avoir un peu retravaillé, nous sommes allés au Studio Cocoon avec Romain Baousson pour enregistrer l’album. Nous avons essayé de garder le côté très brut et l’énergie mais sans se priver des possibilités du studio. J’ai retravaillé les arrangements, quelques basses, quelques sons électroniques et nous avons demandé à la formidable batteuse Valentina Magaletti de nous enregistrer des batteries que j’ai incorporé à notre mixture. Nous avons ensuite mixé à distance avec Nicolas Dick en essayant de maintenir un équilibre entre l’instinctif, la tension et la puissance d’un son ample.

Vous avez aussi pris le temps de laisser mûrir le projet ?

Mona : Oui ! Pendant plusieurs mois tout d’abord, j’essayais d’écouter ce que nous avions enregistré mais je ne savais pas vraiment quoi en penser, c’était tellement en dehors de ce que j’avais fait jusqu’à maintenant que je n’avais aucune opinion dessus. Et puis 6 mois plus tard, on s’est retrouvé à Rennes dans le bureau de Caterina d’IDO Spectacle, on s’est assis tous les trois et on a écouté tous les morceaux à la suite. Là on était vraiment tous enthousiasmés, on avait trouvé un style vraiment unique, à part, dans un genre très particulier en tous cas. Il y a des ambiances qui peuvent ressembler à des musiques de films, sans structures classiques, couplet/refrain. Ce sont des fresques développées, des hymnes, avec des phrases qui reviennent; beaucoup de ces morceaux ont leur propre univers. Puis entre ce fameux premier jour et le début de l’enregistrement il s’est passé un an avant l’enregistrement final.

Vous avez chacun un univers particulier qui se percute dans cet album. Il y a presque une part de magie ?

Mona : C’est vraiment une expérience magique qui m’a fait énormément de bien et qui est complètement dans la continuité des expériences musicales que j’ai envie d’offrir et de partager, parce que cela reste quelque chose d’accessible et en même temps atypique; nous avons un véritable plaisir de jouer ensemble.

Olivier : Ça a été une vraie rencontre, Mona a une grande et belle énergie, très dans l’action. La plupart de mes collaboration aujourd’hui sont des duos. Je trouve passionnant de trouver l’endroit de résonance avec l’autre qui nous amène sur terrain où on n’aurait jamais été tout en révélant ce qu’il y a de plus essentiel en nous. Avec Mona tout est assez limpide, les choses adviennent sans qu’on aie trop à y réfléchir.

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