Julien (chanteur, multi-instrumentiste) Victor (guitariste, claviériste et chanteur), Thomas (batteur), Nicolas (guitariste), composent le groupe de rock Medicis avec une passion commune pour une musique puissante et directe. Autour de cette énergie live, les quatre amis originaires de la région nantaise, mélangent des influences allant du rock anglais à des sonorités post-rock et noise témoignant de leur approche authentique et des compositions organiques. Il le prouve avec leur 1ᵉʳ EP (2022), et les deux singles extraits de leur album « Where We Dive », qui sortira en mars 2025, où transpire une synergie collective forte. Programmé aux Bars en Trans de Rennes, surement aussi pour leur énergie scénique captivante qui, depuis leurs débuts, aura marqué un public toujours plus large. J’avais hâte de les découvrir et je ne fus pas déçu. Enthousiaste, je programme dès le lendemain une rencontre avec ces 4 jeunes gens pleins d’avenir pour évoquer ensemble leur musique. Interview…
Pouvez-vous nous parler de votre projet, de ses origines et de sa construction ?
Julien : Le projet a débuté en septembre 2019 avec Victor, un ami de longue date avec qui j’ai toujours fait de la musique. Après nous être dispersés à cause de nos parcours personnels, on s’est retrouvés près de Nantes et on a décidé de monter un groupe. Au départ, Victor avait trouvé une chanteuse, mais l’alchimie musicale n’était pas au rendez-vous, car elle était plus orientée pop alors qu’on voulait faire du rock.
On a rencontré Thomas, notre batteur, via des annonces, et on a commencé un premier projet à trois musiciens et une chanteuse, sous le nom de Scarlett. Finalement, on a choisi de nous séparer de la chanteuse et de prendre une direction plus rock. En 2021, on a recruté Nicolas, et Scarlett est devenu Médicis. À ce moment-là, j’ai repris le chant tout en restant bassiste.
Votre esthétique musicale, comment s’est-elle définie ?
Julien : Ça s’est fait en deux étapes. Notre premier EP était plutôt rock, avec des influences Arctic Monkeys, un son anglais et parfois un peu pop. Sur l’album et les singles actuels, l’ambiance est plus post-rock, avec des touches de noise.
Thomas : Cette transition a été très naturelle en réalité, principalement influencée par nos échanges et nos différentes références musicales. En jouant ensemble, notre style a migré vers quelque chose de plus direct et puissant, tout en restant accessible à notre public.
Comment se déroule la composition dans le groupe ?
Julien : Notre processus créatif est surtout collectif. Une idée, une ligne de basse ou même deux notes peuvent évoluer en un morceau. Le live guide notre manière de composer, aussi pour nous assurer que tout est jouable en concert. Par exemple, le premier single, « Time Crash », est né d’une session en répétition. L’album reflète cette énergie.
Thomas : Il y a une petite anecdote par rapport à l’album : on préparait un deuxième EP, mais trois semaines avant d’aller en studio, on a réalisé que ça ne nous plaisait pas. On a tout repris quasiment de zéro en résidence avec des trucs que les gars, Julien et Victor, avaient fait dans leur coin. ça a été le tout début et a défini un peu toute l’esthétique de l’album.
Julien : En fait, c’est assez marrant parce que quand on a proposé cette idée-là au gars, c’est parti très rapidement dans une espèce de jam qui a duré, peut-être une demi-heure. En fait, dans cette jam-là, on avait la base de plusieurs morceaux qu’on a découpé et joué séparément. Et c’est devenu l’album.
Cette méthode favorise-t-elle votre dynamique de groupe ?
Julien : Oui, évidemment. Et puis avec Thomas, pendant la période Covid, on a créé une boîte de prod et de booking, Little Monster. Cet expérience à aussi renforcé nos liens et notre fonctionnement. Et puis, à force de se voir et de jouer on a très rapidement aimé boire des bières tous ensemble tout le temps. (rire)
Thomas : En fait, pour la petite histoire, avant on avait un local de répètes qui malheureusement n’est plus. Et juste à côté il y avait un bar. Donc les répètes finissaient généralement en traquenard.
Êtes-vous soutenus par des structures ou labels ?
Thomas : Nous travaillons avec le Quai M de La Roche-sur-Yon, qui nous accompagne en résidence et en contacts, ainsi qu’avec Tanguy de Day Dream pour la promo et Modulor pour la distribution. Little Monster reste une petite agence, et nous cherchons à nous développer davantage. Mais nous sommes de plus en plus dans une démarche pro.
Est ce que le fait d’être intermittents a changé votre approche du monde de la musique ?
Julien : Je ne pense pas que ce soit l’intermittence même mais plus les rencontres et les gens qui travaillent à nos côtés. Le fait de travailler avec une structure de promo, ça ouvre un panel d’infos qu’il faut engendrer, et qu’on n’a pas forcément quand on n’est que des musiciens dans notre coin.
Le fait de travailler avec des structures de booking, le fait de se familiariser avec les subventions, avec toutes les salles, les festivals, tout cet écosystème-là qu’il faut entretenir. Il y a la musique, oui, mais il y a tout ce qu’il y a autour. C’est très complexe.
Thomas : L’intermittence nous offre du temps, mais c’est surtout les rencontres et la collaboration avec des professionnels qui nous ont ouvert à l’écosystème musical. Travailler à 100 % sur notre projet est essentiel.
Une salle ou un lieu de rêve où jouer ?
Julien : Red Rocks aux États-Unis, pour son cadre naturel et son atmosphère unique.
Thomas : Le Bataclan à Paris, où j’ai assisté à des concerts incroyables.
Et pour vous, jouer à l’international serait l’objectif ultime ?
Julien : Oui, pouvoir se confronter à d’autres publics et d’autres esthétiques, participer à des festivals ou partir en tournée a l’étranger serait top…
Photo : Yohan-Gerard