MARQUIS/DAHO “Je n’écrirai plus si souvent”… et pourtant l’horizon…

Lumières sur la ville, scènes de genre, portraits en ombres et lumières, mémoire d’un profil. Le sentiment encore vif est fait de proximité et d’intimité sur lequel plane une ombre indicible, celle de Philippe Pascal à qui Marquis (Frank Darcel, Simon Mahieu, Thierry Alexandre, Éric Morinière et Nicolas Boyer) accompagné de Étienne Daho, rendent hommage aujourd’hui avec leur nouveau clip “Je n’écrirai plus si souvent”, tourné entre Rennes et St Malo. Le titre phare du premier album “Aurora” prend ici la place qu’il mérite.

Pointillisme stroboscopique dans la nuit silencieuse. Ligne de fuite plus ou moins tangible qu’au lointain dessine l’horizon… Il nous arrive parfois que certains portraits nous rappellent, presque spontanément, l’importance charismatique de leur souvenir en plaçant le temps hors-ligne.
Ces signes d’affection qui dominent de toute leur hauteur, même en culminant non loin du 30ème étage de la tour des horizons, remplissent l’espace de leur présence comme un tout unique et pudique.

Multiples dimensions, ombres multiples.
Le regard de Marquis et Daho se porte sur le vaste souvenir d’un compagnon de route, tandis que les dernières lueurs du couchant emportent l’horizon jusqu’à l’aurore. Nous voyons, au sein de ce tableau dans le tableau, ces portraits d’ombres chinoises, dos à l’océan, où l’apparence éphémère est ici une forme de transition. Sans passéisme d’aucune forme, il faut savoir avancer vers le lointain. Cette ligne où s’évanouit un monde rend d’autant plus imposante la présence de cette silhouette manquant à l’appel.

Pourquoi l’atmosphère d’un tel hommage est-elle si prégnante ? Bien sûr, il y a la voix de Daho qui murmure l’intime, et aussi la sobriété de la mise en lumière et les paysages qui nous semblent familiers.
Ces personnages qui semblent s’abriter des bruits assourdissants de l’extérieur pour mieux pouvoir se recentrer sur l’essentiel. Notre vision quant à elle est faite de contemplation esthétique, à la recherche de perspective, panoramique d’une plage malouine, magique, envoûtante, émouvante.
Nous contemplons ensemble l’immensité derrière eux, si vaste qu’il en dissimule l’infinité jusqu’à la limite entre ciel et mer.
A l’inverse d’un simple adieu, Marquis et Daho laissent ici, côte-à-côte, une trace de l’ordre de l’intime et de l’apaisement. Que de distance encore à parcourir, que de lettres dont nous ne verrons plus les gestes. Pas après pas, chacun n’étant qu’une étape vers un autre plus lointain, il nous faut abandonner un peu de nous-mêmes… et pourtant, il nous reste l’horizon…

« Le chemin est un hommage à l’espace… » Kundera

Le premier album de Marquis, “Aurora”, est disponible partout : https://Marquis.lnk.to/AuroraID

Photo de couv. : Hervé Portanguen

Stef’Arzak