Cette intrigante séduction de KISSDOOMFATE…

Le duo de dark pop franco-américain mené par Mathilda et Yves-Pol que vous avez sans doute déjà eu le plaisir d’écouter ici ou là, avec les titres forts comme “Sparkleblood”, “Mal”, “innocence” ou encore “Your Power”. Ils ont développé un univers sensuel aussi intemporel que séduisant. Avec une grande subtilité, ils se livrent corps et âme pour une exploration mélodique complexe, jusqu’au-boutiste, sans limite. Sublime et talentueux KISSDOOMFATE est l’avenir sombre et intrigant que nous souhaiterions pouvoir entendre grandir jusqu’au zénith. Alors forcènement nous avons souhaité en découvrir plus et c’est avec honnêteté qu’ils ont répondue à nos interrogations. Interview…

Comment l’aventure kissdoomfate a-t-elle débuté ?
YP : On s’est rencontrés en 2017 en devenant voisins. On a vite compris qu’on partageait la même passion pour la musique. Mathilda m’a donc invité à un concert de son projet folk. Je suis tombé amoureux de sa voix et je lui ai proposé d’échanger des idées de morceaux.

 

Pourquoi avoir nommé votre groupe kissdoomfate ? D’où vient ce nom ?
M : C’est un extrait de paroles d’une de nos premières chansons. Ça exprime mon sentiment général de la vie : qu’on marche tous plus ou moins vite vers la tombe, donc pourquoi pas profiter au maximum, passer du bon temps et vivre ses passions.

Vous défendez une dark pop « flamboyante ». Qu’est ce qui anime ou entretient votre flamme pour cette mouvance depuis vos débuts ?
M : Une envie d’expérimenter des nouveaux espaces sonores et d’exprimer les différentes identités qui sont en nous. 

YP : J’ai découvert le terme avec l’artiste Billie Eilish et on a exploré ce que ce courant représentait. On se retrouve effectivement dans une pop qui donne un plus grand espace aux émotions sombres.

Et quels sont le(s) artiste(s) qui vous ont donné envie de faire cette musique là plus qu’une autre ?
M : La rappeuse américaine Doja Cat. Elle a un talent pour changer d’univers à chaque nouvelle sortie, tout en gardant son identité. Je trouve ça inspirant, frais et amusant.

YP : Paradoxalement je n’écoute pas beaucoup d’artistes estampillé “dark pop”. Au final c’est surtout un terme qu’on utilise en ce moment pour aider le public à identifier notre univers. Au-delà des étiquettes, des artistes comme Massive Attack, Radiohead, Bring Me The Horizon ou Spiritbox m’inspirent dans la façon d’exprimer des sentiments sombres de manière flamboyante.

La région angevine est un vivier musical foisonnant où vous avez fait vos armes et où vous vous épanouissez encore aujourd’hui. Vous y avez forcément lié des amitiés, et je suppose qu’il y a une entraide et des soutiens forts localement. Si oui avec qui exactement ?
M : Nous sommes soutenus par l’équipe du Chabada, notamment Stéphane Martin, Fabrice Nau et Fred Bellanger dans le cadre du dispositif « Equipe Espoir ».  D’une façon pratique, faire partie de ce dispositif nous aide à étendre notre réseau et à bénéficier d’un soutien financier pour réaliser nos clips, notamment. Mais ce qui est le plus précieux pour nous, ce sont les échanges, les conseils et le sentiment de faire partie d’une communauté, d’une famille.

Nous sommes aussi en partenariat avec Wiseband pour la distribution. Les autres personnes importantes pour notre projet sont Emmanuel Sambardier, Délégué Régional de la SACEM, ainsi que Franck et David Potvins, nos éditeurs à Trépan Records.

YP : Bien sûr, nous sommes aussi solidaires au niveau local. On a ainsi pu partir en tournée avec Barbara Rivage ou encore faire des co-plateaux avec les Dogs For Friends. On a également de supers échanges avec des associations et des artistes locaux qui nous stimulent et nous motivent. J’ai les derniers morceaux de la Houle, Nerlov et Chahu en playlist régulièrement, par exemple…

Dans votre clip “CHAGRIN”, réalisé par Nicolas CONTANT, vous avez développé une esthétique toute particulière, sobre et sombre des plus séduisantes. Aviez-vous une vision nette de ce que devait être le titre en image avant de collaborer avec Nicolas ?
YP : « Chagrin » a été une véritable collaboration avec Nicolas. Nous avons travaillé ensemble dès le début du projet de clip. On avait en tête le noir et blanc et le travelling, puis les autres idées sont arrivées en discutant tous les trois autour d’un café dans son jardin. Ça s’est vraiment fait naturellement.

Votre précédent single “MAL” est quant à lui semble venir d’un monde futuriste angoissant et captivant. Il y a là une imagerie riche qui emprunte apparemment les codes de la culture pop et/ou SF. Font-elles partie de vos bagages culturels ? Si oui quelles sont vos références ?
YP : Pour la réalisation du clip « Mal », on a laissé les rennes à Younès KRIDINE. C’était en plein confinement et l’idée de se reposer uniquement sur des images de synthèse est arrivée dès le début des échanges. On s’est beaucoup inspirés de montages 3D surréalistes issus de l’esthétique de Bilal ou de 2001 : L’odyssée de l’Espace, notamment. 

De manière générale, les esthétiques SF m’inspirent beaucoup pour kissdoomfate  ; des œuvres comme Serial Experiments Lain ou Ghost In The Shell, par exemple.

Dans vos chansons, il y a une grande part de romantisme propre à l’interprétation de chacun. Que voulez-vous transmettre dans vos textes en général ?
M : Que l’ambiguïté, même si ça peut être inconfortable ou déroutant, rend l’expérience de la vie intéressante et belle.

Vous mélangez allègrement et avec aisance le français et l’anglais dans vos chansons. Avez-vous plus de plaisir à vous exprimer dans une langue plus que dans une autre ?
M : Le plaisir vient de pouvoir suivre l’instinct qui me guide vers une langue ou une autre. J’ai vécu la moitié de ma vie en France et l’autre moitié aux Etats-Unis et pendant longtemps, j’avais cet idéal en tête que je devais être parfaite dans les deux langues et qu’elles représentaient des parties de moi bien définies. Finalement, c’était stressant et erroné de penser ainsi. Heureusement, au fil du temps et plus je travaille pour me libérer de mes idées reçues, je me rends compte qu’être parfaitement bilingue c’est un objectif bête et que l’identité est quelque chose de souple. J’aime jouer avec les langues, les paysages sonores et mes identités. La vie est plus amusante avec cette perspective.

Que préparez-vous pour votre futur proche ?
M : On a envie de travailler d’une manière spontanée et d’être libres de poursuivre nos envies du présent. On a des idées à long terme mais comme tout change constamment, on préfère ne pas trop s’y attacher. C’est pour ça que, pour l’instant, on prépare notre prochain clip qui sortira au printemps, ainsi qu’un EP. On aimerait pouvoir partager les nouveaux morceaux en live dès que possible.

 

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Écouter Kissdoomfate : www.youtube.com/channel/UC4RXqUJ-wnRLaFsE42drpCw


Photo de couv. Albert Black-lux

Stef’Arzak