Wysteria, du haut de ses 20 Printemps, fait preuve d’une grande maturité et d’une délicatesse bouleversante. Ses chansons, chantées en anglais et en français, aux émotions poétiques et à la limpidité intime, déroulent toute la panoplie et l’ambivalence des amours éperdues, des cris murmurés et des sombres inquiétudes qui jonchent nos existences. Elle vient de réunir ses émouvantes créations dans un 1er album nommé « LYCORIS« . Un carnet de fleurs sauvages, un herbier musical aux 11 lyrismes intimistes.
Avec « LYCORIS » Wysteria invite l’auditeur à la rejoindre à ses côtés, au plus près d’un jardin secret et des ondes frappantes qui y déambulent. Cette proximité paisible s’installe dès « Will you », effleuré par quelques claquements de tonnerre, avant de nous plonger sous « Rain » et « Alone with people » qui filent et tissent cette impression de limpidité et de délicatesse frissonnante. Avec « Addiction » la jeune femme enrobe l’émotion dans un spleen aux oscillations entêtantes marqué par quelques claquements électriques. « Remember » souffle un vent lointain aux limbes minérales puis dans une mélancolie presque endeuillée « Jasmine« et « love » achèvent ce disque envoûtant où résonne le bourdonnement d’un talent en devenir.
Notons au passage que l’ensemble de l’album est sublimé par le travail de mixage et d’arrangement de David Chalmin (Gaspard Claus, Shannon Wright, The National…).
Cet album est une longue caresse musicale à mi-chemin entre Pomme et Billie Eilish qui vous cueille et vous accueille dans un jardin teinté de folk pastel, de pop moderne et d’une voix épurée qui souligne une poésie orageuse.
Bonjour Wysteria, d’où te vient cet amour pour la chanson et la musique ?
Bonjour ! De mes parents sans hésiter. L’écriture m’est venue un jour, j’avoue que je n’ai jamais trop réussi à comprendre ce qui m’avait donné envie d’écrire des chansons.
Pourrais-tu revenir sur l’origine de ce 1er album “LYCORIS” ?
Lycoris est un genre de fourre tout de toutes mes premières chansons. Je voulais leur donner leur heure de gloire, et les rendre de nouveau actuelles. Elles font partie de moi ces chansons, je trouvais ça dommage de potentiellement les laisser de côté.
Comment définirais-tu ton univers musical ?
Requiem for a Dream mélangé à Legend, mais réalisé par Ari Aster.
(Legend celui de 1985 avec les licornes.)
Avec qui as-tu travaillé pour élaborer ce disque ?
J’ai quasiment tout fait toute seule ; pour l’enregistrement et des arrangements j’ai été aidée par Maël Nesti, avec qui j’ai passé des supers moments et appris à apprécier travailler avec quelqu’un.
Après ton EP « Alone With People » est-ce que le fait de réaliser ce 1er disque grand format a permis d’affirmer davantage ton univers artistique ?
Pas spécialement puisque ça fait un moment que les chansons ont été écrites. Mais probablement qu’après l’album j’aurai un univers plus vaste, même si je pense qu’on ne peut pas affirmer un univers. Ça évolue en permanence, je pense que ça ne sert à rien de trop se chercher, puisque ça change tout le temps : je ne me trouverai jamais complètement et c’est ce qui fait que l’art c’est intéressant !
Tu dégage une grande délicatesse dans tes chansons, baignés d’un romantisme folk poétique. Quels sont tes artistes de référence ?
Il y en a beaucoup trop pour être tous cités, mais voila une liste non exhaustive pour vous donner une idée : Radiohead, Billie Eilish, Massive Attack, Beth Gibbons, Sevdaliza, Aurora, Agnes Obel, Jacques Brel, Barbara, Alela diane, Renan Luce, Nancy Sinatra, Tamino, Amy Winehouse, Kalandra, london Grammar, Joan Baez, Archive, Bob Dylan, Billie Holiday, Foals, Mitski, Peach Pit, Minnie Riperton, Ez3kiel, Muse, Fumuj.
Beaucoup de soundtracks de film. Beaucoup beaucoup de musiques trad d’un peu partout, du nord au sud en passant par l’asie puis l’amérique. Beaucoup de médiéval et de classique.
Il y a aussi cette beauté dramatique prégnante pleine de maturité que tu développes avec justesse. D’où te vient cette sensibilité accrue ?
Sans mentir je pense que ça vient de deux choses principales ; mon éducation, qui m’a apporté énormément d’empathie et de volonté de bien faire, d’acceptation, d’écoute et j’en passe, et aussi les passages bien nazes de ma vie qui m’ont appris à poser mes limites, à m’accepter moi, à travailler mon écoute et gérer mon empathie. En réalité je n’ai aucune idée d’où vient réellement la dite sensibilité mise dans ma musique mais j’invite le monde à ne pas trop se le demander et à trouver la leur (je dis ça, mais je ne sais absolument pas comment on fait).
Maintenant que ce 1er album est prêt à sortir, Comment te sens-tu ?
J’ai hâte d’entendre les retours des gens, et de faire rouler la machine pour continuer à faire ce qui me plait !
Tu seras sur scène à l’autre Canal le 4 octobre. L’occasion de présenter tes titres en live. Comment vis-tu l’expérience du live ?
J’adore les concerts, parce que ça me permet de voir mon public de mes yeux, et pas à travers des chiffres sur un écran : mine de rien, l’Humain c’est chouette !
Photo de couv. FrankLoriou