Depuis ses débuts, en 2012, le trio de stoner instrumental français Stone From The Sky s’est forgé une place au soleil sur la scène instrumentale française, entre post-rock envoûtant, envolées psyché et puissance post-metal. Avec un son riche, immersif, constamment en évolution, le trio originaire du Mans continue de repousser les frontières de son univers musical. Leur nouvel opus, « Bakeneko », est une nouvelle mue audacieuse, à la fois sombre, mystique et organique. Au premier coup d’oreille, on est happé par une ambiance spectrale à l’image de la gigantesque créature en forme de chat à l’allure menaçante : le Bakeneko, yōkai (créature maléfique qui inspire la crainte et le respect à travers les légendes, l’art et le folklore nippon), qui trône sur la pochette de l’album. Profondément immersifs, les sept morceaux sont autant de scènes fantastiques, oniriques, saturées de symboles et de contrastes sonores intrigants. Une plongée dans les entrailles d’un album aussi mystérieux que son nom.
Florent, guitariste du groupe, revient avec nous sur la genèse de ce disque, les inspirations du groupe, et l’alchimie qui anime Stone From The Sky.
Quatre ans après « Songs From The Deepwater », que représente « Bakeneko » pour vous, à la fois en tant que groupe et en tant qu’individus ?
Bakeneko est comme un renouveau. Un album est toujours une étape importante dans la vie d’un groupe mais avec l’arrivée de Clément à la batterie cet album est pour nous une forme d’aboutissement. On assume enfin de jouer la musique qui nous représente le plus tous les trois.
Est-ce un nouveau départ ou une étape d’un chemin déjà bien tracé ?
Un peu des deux, Stone From The sky existe depuis plus de 10 ans donc le chemin est déjà bien tracé mais cet album marque une vraie volonté de changement pour nous.
Vous avez récemment changé de batteur. Comment ce changement a-t-il influencé la dynamique du groupe et la direction musicale de ce nouvel album ?
L’arrivée de Clément a bouleversé pas mal de choses dans Stone From The Sky. C’est un ami de longue date donc l’intégration s’est faite très facilement mais il nous a permis à Dimitri et moi d’assumer pleinement des influences plus post metal voir post hardcore dans notre musique.
Sans chercher à vous coller une étiquette forcément réductrice, comment décririez-vous aujourd’hui votre identité musicale ?
Pour moi on a toujours fait du post rock, je trouve que ça colle pas trop mal à notre musique.
Quel est le fil conducteur de votre nouvel album « Bakeneko » ?
Il n’yen a aucun ! On n’a pas du tout composé l’album dans une dynamique de concept album ou de raconter une histoire. On compose des morceaux et quand on en a assez on part en studio. Tout simplement.
Pouvez-vous nous parler de l’origine et de la symbolique derrière le choix de « Bakeneko » un titre mystérieux ?
On a toujours aimé avoir des titres avec une histoire derrière ou avec plusieurs sens possibles. Comme on fait de la musique instrumentale c’est un moyen pour nous d’amener des messages. Pour Bakeneko, on aimait beaucoup la symbolique du chat surnaturel, qui peut en même temps être le compagnon mignon que l’on connait tous et un monstre qui dévore son maitre pour prendre sa place. De plus la façon dont certains chats deviennent des Bakeneko est importante. Certains deviennent des bakeneko après avoir de subis de mauvais traitements et reviennent pour maudire leurs maitres. C’est des symboles forts qui nous parlent, on est 2 dans le groupe à avoir récupérés des animaux issus d’abandon ou de mauvais traitements pour leur offrir une nouvelle vie.
L’album mélange post-metal, post-hardcore, post-rock… Comment construisez-vous vos morceaux ? Est-ce que l’improvisation joue encore un rôle important ?
Je pense qu’on n’a pas de secret de fabrication, on est comme tous les groupes : en général je ramène des un ou plusieurs riffs et on bosse autour en répétitions. On n’est pas des adeptes des séances de jam à rallonge pour composer.
Vous êtes désormais chez Argonauta Records. Qu’est-ce que cette signature a changé pour vous, en termes d’ambition ou de visibilité ?
La signature chez Argonauta Records nous a permis de bénéficier d’une aide non négligeable dans la sortie de l’album en version physique. On remercie énormément Gero pour sa confiance et son travail remarquable. Pour l’ambition, on reste toujours le même groupe de potes qui fait des concerts, si on nous propose des trucs cools tant mieux ! Mais dans tous les cas on continuera de faire de la musique ensemble par plaisir. La visibilité, on verra, on peut difficilement la mesurer avec la sortie très récente de l’album.
Vos influences citées (Pelican, Neurosis, Russian Circles…) sont assez marquées. Mais y a-t-il des artistes plus inattendus ou récents qui vous ont inspirés pour Bakeneko ?
Alors c’est marrant que tout le monde parle de Pelican vu que c’est un groupe que personne n’écoute ni n’apprécie particulièrement dans le groupe mais je comprends le parallèle avec Stone From The Sky. Après oui je pourrais citer un nombre incalculable de groupes qui nous ont inspirés pour cet album, mais je pense que Glassing est vraiment le plus important. Leur dernier album est une merveille !
Plusieurs concerts sont déjà programmés cet été. Pour vous les concerts sont-ils une phase importante de votre univers ? Qu’est-ce que ça représente ?
C’est l’aboutissement de tout le travail que l’on fait. L’idée c’est uniquement de faire des concerts ! Comme tous les groupes, on compose des albums pour pouvoir les jouer sur scène.
Comment imaginez-vous la suite maintenant que Bakeneko est dispo ?
On a déjà commencé à composer le prochain ! Peut être un EP, rien n’est encore fixé. Mais dans tous les cas, on espère pouvoir faire pleins de concerts et continuer à composer la musique que l’on aime entre potes.
Photo de couv. Thibault Thomas