[Interview] LE PIED DE LA POMPE – “Hors Piste”

La fameuse bande de folk-rock Le Pied de la Pompe n’a pas fini de nous faire groover, et ce n’est pas avec leur 5e album “Hors Piste” que cela risque de changer. Portée par cette énergie festive et ses textes engagés, cette bande continue inlassablement son chemin en sillonnant les territoires comme autant de chants des possibles riches de sens. Un disque qui décidément ne déçoit pas les aficionados et prend même le temps de développer des atmosphères cryptiques, plus sombres, plus tranchantes où les multiples facettes du monde nourrissent les contrastes humains. À grands coups de riffs nerveux, de chants puissants et de refrains entêtants, le disque gagne peu à peu en intensité tout en cheminant vers une lumière qui semble vouloir nous guider vers un idéal fraternel. Entre deux réminiscences originelles d’un esprit folk rock maitrisé, c’est bien une sensation d’immédiateté qui y réside, dont la grande force est l’envie de partage… Il ne vous reste donc plus qu’à vous laisser happer par cette beauté rageuse, généreuse, que le quatuor Breton vous offre là.


Vous présentez votre 5e album « Hors piste », où en situez vous le fil conducteur qui en a guidé son écriture ?
Concernant les textes, Gérome continue d’écrire sur les thèmes qui lui sont chers. Nos rapports avec l’autre, un besoin de se rapprocher les uns les autres ainsi qu’un constat amère sur l’état de notre planète. Finalement, Notre planète c’est aussi l’autre. Besoin d’attention et d’écoute pour une vie en osmose.


Comment et avec qui avez-vous travaillé pour élaborer ce disque ?
Tout au long de l’année 2022, nous avons mis en place des ateliers de composition régulièrement chez nous en Bretagne (par sessions de deux / trois jours) et avons donc travaillé sur les pré productions des futurs titres de l’album.
Nous sommes ensuite entrés 15 jours en studio en janvier 2023 (Studio du Faune / Montauban de Bretagne). Ce sous la houlette de Xavier Aubert (réalisation de l’album). Le mixage a été effectué à Paris au Studio The basement par Jean-Marc Pinaud (dit Maz’). Le mastering, étape finale, a quant à lui été effectué au studio Basalte à Clermont- Ferrant.
L’artwork a été créé par Gérome Briard (chanteur du groupe).


Vous sillonnez les routes ensemble depuis un moment. Avez vous toujours la même envie de faire de la musique ensemble ?
Cela fait en effet bientôt 17 ans que le groupe existe. Cela fait même 24 ans cette année que Gérome Briard (le chanteur du LPdLP) et moi-même (Erwann Cornec, bassiste) jouons ensemble. Nous sommes tous des personnes très différentes, certes nous avons tous changé au fil des années et pourtant, nous avons toujours le même plaisir à nous retrouver sur scène autour d’une musique qui nous rassemble (et nous ressemble).


Votre rock folk originel puise cette fois dans une musicalité plus électrique. Globalement quelles ont été vos sources d’inspirations ?
Nous n’avons pas a proprement parlé de groupes qui nous inspirent aujourd’hui. Nous avons tous d’ailleurs des goûts musicaux très éclectiques. Nous sommes certainement influencés par nos divers cultures musicales et nous faisons en sorte de nous retrouver au milieu de toute cette jungle. Aujourd’hui, cela donne en effet, ce rock français teinté de folk.


Vos chansons toujours réalistes, tranchantes et profondes sont à nouveau au rendez-vous. Il est clair que Hors piste s’ancre dans notre temporalité. Mais qu’est ce qui vous révolte le plus dans ce monde à refaire ?
La question est vaste … ce qui nous révolte n’a rien d’original. L’indifférence, la superficialité des réseaux sociaux (et la haine gratuite qui y règne), toutes formes d’injustices, l’impunité de ceux qui nous impose de polluer sciemment notre propre environnement, le manque d’éducation qui mène à toutes les formes d’extrémisme. L’isolement de certains malgré une époque ou tout est hyper connecté. Malheureusement la liste pourrait être longue mais ne jamais oublier qu’il y a autant de belles choses qui nous donnent le sourire au quotidien.

 



Il y a une belle effervescence de la scène indé française depuis quelques années. Quel est votre regard sur cette grande famille musicale ?
On ne sait pas si on fait partie d’une grande famille musicale. On essaye surtout de se faire une petite place au milieu de toute cette effervescence. On croise beaucoup de groupes sur la route, il y a des choses qui nous scotchent, d’autres qui nous laissent totalement indifférents. Les goûts et les couleurs.

Et maintenant que « Hors piste » est disponible, vous avez des concerts qui d’annonces sans en dévoiler trop qu’avez vous préparés ?
Nous annonçons pour l’instant une 20 aine de dates un peu partout en France d’ici l’automne 2024. Et d’autres dates à venir.

22/03 Festival les Enchanteurs, Annequin (62)
23/03 Salle Echo system, Scey sur Saône (70)
17/05 CC Agora, Commentry (03)
18/05 Les Festejades, Gruissan (34)
01/06 Fest’Maul, Mauléon (79)
07/06 Le Festhy’roir, Ploermel (56)
15/06 Festival Label Guit’art, Esquelbecq (59)
28/06 Les Festiv’ été, Argenton sur Creuse (36)
19/07 Rythme en Cévennes, Saint jean du pin (30)
20/07 Festival Rock Land, Clohars-Carnoët (29)
03/08 Tambouille Festival, Dompierre (88)
10/08 Fêtes de Saint Julien-en-Born (40)
18/08 Festival Piol’Hit, La Batie-neuve (05)
14/09 Festi’Zac, Ambazac (87)
13/12 Black Lab , Wasquehal (59)
14/12 Festival Les alter’ nés, Nogent sur Oise (60)
D’autres dates à venir…

 

 


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Photo de couv. Mathieu Cuinet