Paul Galiana est un guitariste et chanteur qui, après avoir dirigé le groupe Profane pendant onze ans, et multiplié les collaborations musicales, se lançait en 2021 en solo avec un 1ᵉʳ EP « Marque-Page ». Depuis novembre 2024, il est de retour avec un disque grand format « De La Vie. C’est un beau recueil de 14 titres où les guitares, tant électriques qu’acoustiques, occupent une place centrale qui explore la vie des gens et des villes, mêlant observations du monde et expériences personnelles. À travers cet album, Paul Galiana nous offre une poésie électrique, un tourbillon d’images qui nous invite à réfléchir sur la vie et le monde qui nous entoure.
Pour découvrir un peu plus sur cet artiste authentique, Paul a répondu à nos questions.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours artistique ?
J’écris, compose et joue sur scène depuis l’âge de 16 ans. Pendant 11 ans, j’ai tourné avec mon groupe Profane en Rhône-Alpes, région où j’ai grandi. A Paris depuis plus de 20 ans, guitariste multi-tâches, j’ai multiplié les rencontres et les collaborations, du rock à la chanson et du folk au rock, à la guitare, à la basse, ou en tant qu’arrangeur, tout en menant mon projet personnel.
Ça m’a permis de côtoyer des personnalités, des artistes aussi divers et riches que La Blanche, Eré Déroff, La Bestiole, Marie Dauphin, La Chèvre Rouge, Claude Lemesle, Armelle Yons, etc
Quelles sont les principales influences qui nourrissent votre style musical ?
Il y a 4 grands courants qui m’abreuvent depuis toujours.
– La chanson francophone où le texte ET la musique sont d’égale importance (de Brassens à – – Renaud, de Goldman à Delerm, de Zazie à Jeanne Chéral, etc).
– Les Beatles et toute leur descendance pop et rock (y compris jusqu’à nos précieux Innocents)
– Les musiques folk et trad (de Malicorne à Tri Yann en passant par les musiques Irlandaises)
Et enfin, toutes les musiques où les guitares sont dominantes, de Led Zep à Téléphone, de Dire Straits à Bruce Springsteen.
Je me rends compte, d’ailleurs, que mes plus importantes influences recoupent plusieurs de ces catégories. Quand on parle de Springsteen, par exemple, les textes sont aussi primordiaux, que l’intégrité scénique.
Y a-t-il des artistes ou des groupes qui vous inspirent particulièrement actuellement ?
Daran, Les Innocents, font toujours partie de mes idéaux à atteindre.
Aller voir et entendre mes camarades comme La Bestiole, Pur Sang ou Vaslo, est toujours motivant et me donne systématiquement envie de me dépasser.
Dans un autre genre (quoique), je me sens très proche, dans l’esprit et la démarche, d’un artiste comme Noé Prészow. L’esprit de ses textes, l’énergie scénique….
Vous avez sorti votre premier album « de la vie ». Qu’est-ce cela représente pour vous ?
J’ai déjà sorti quelques albums par le passé mais il s’agit du 1er sous mon nom. J’ai fini de me cacher derrière un groupe ou un pseudo.
J’espère bien sûr pouvoir refaire un autre album un jour mais voyant la Faucheuse commencer à faire preuve d’un “zèle imbécile” dans mon cercle proche ou moins proche, dans le doute, j’ai voulu que celui-ci soit le plus proche possible de ce que j’aimerais qu’on retienne de mon travail d’auteur de chansons et de musicien. Donc les couleurs sont variées. Les thèmes le sont aussi.
J’ai appelé cet album “De la vie” car je me suis aperçu que la vie des gens, la vie des villes était le fil rouge qui reliait ces 14 chansons.
Comment s’est passée la création de cet album ?
Marque-Page, mon dernier EP sorti en 2021, était extrêmement concentré : 5 titres, enregistrés live, en deux jours, ce qui lui avait donné un son très homogène et très brut.
De la vie en est à la fois la suite et le contre-pied.
La suite car, comme Marque-Page, il s’est construit sur le trio formé avec Alain Gibert et Guillaume Glain, et nous jouons certaines de ces chansons sur scène depuis le début de notre parcours ensemble.
Mais il en est aussi le contre-pied car cette fois il s’est agi de prendre le temps. Et surtout je n’ai cette fois pas hésité à enrichir le guitare-basse-batterie originel quand la chanson le demandait (et ce fût souvent). Donc les guitares sont plurielles (électriques, acoustiques, dobro), parfois assaisonnées de clavier (rhodes, piano, orgue).
Qu’est-ce que vous cherchez à transmettre le plus à travers vos chansons ?
Ce qui m’importe le plus est de parler des gens. J’aime que mes chansons soient « peuplées », avec de vraies personnes, de vraies bouts de vie dedans.
J’ai lu l’autre jour, sur un réseau, une phrase de Robin Williams (je cite de mémoire) : « Chaque personne que vous rencontrez livre une bataille dont vous n’avez aucune idée. Soyez gentil, toujours. »
Je trouve que ça correspond à ce que j’essaie de faire passer.
L’actualité sociale et mondiale influence-t-elle votre musique et vos choix artistiques ?
Oui, souvent. Mes chansons sont tout sauf des tracts ou des brûlots mais elle sont gorgées de ma lecture des journaux.
« De la vie » est partie de l’attentat contre Salman Rushdie, « La fille du train pour Tallinn » a pour toile de fond la guerre en Ukraine. Mais encore une fois, je tache d’aborder ce type de sujet par le biais de vraies personnes. Parce que d’une manière ou d’une autre, je ressens que je lui ressemble et je me dis donc que les gens qui m’écoutent pourraient ressentir aussi cette proximité.
Si vous deviez choisir une chanson de l’album qui représente le mieux votre âme de chanteur, laquelle serait-ce, et pourquoi ?
Terrible question. S’il y a 14 chansons sur l’album, c’est bien parce qu’il fallait au moins ça pour me définir. Mais je ne vais pas me défiler.
Je choisirais « La main qui tremble » parce que je me retrouve pas mal dans cette notion de doute, et dans cette façon d’envier les personnes qui sont remplies de certitudes. Même si, bien heureusement, il y a quand même deux-trois petites choses dont je ne doute pas trop (quelques valeurs de gauche, l’amour pour ma femme et pour mon fils, la supériorité de McCartney sur le reste de l’espèce humaine, l’importance du chocolat…)
Comment décririez-vous l’énergie d’un de vos concerts et que représente le live pour vous ?
C’est plusieurs choses. Il y a d’abord le plaisir physique du son, la basse, la batterie, les guitares, c’est quelque chose qui est presque animal.
Ensuite, j’essaye toujours que ce soit un moment partagé, autant avec le public qu’avec les musiciens qui jouent avec moi. Si je suis seul dans ma bulle, ça n’a aucun intérêt.
Mais qu’on puisse se dire, à un moment donné, qu’on ressent quelque chose de proche, au même moment, c’est un cadeau énorme qu’on se fait mutuellement.
Et puis le live, c’est quand même le plaisir de l’instant, de ce qui est joué là, maintenant, devant les gens. J’ai un peu de mal quand la moitié de ce que j’entends dans un concert est sur des séquences pré-enregistrées. Je trouve toujours ça un peu dommage, même si, c’est vrai, il y a des artistes qui savent créer par-dessus ça de vrais moments de live.