Avec « Lost in Lizardland », PADDANG envoie valser les repères. Guitares abrasives, nappes planantes et tension constante, c’est subtil et assez hypnotique avec une rythmique inventive très présente qui tourne et tourne encore, et ça vibre, ça vibre constamment d’une électricité spectaculaire, comme des éclairs d’orage volcanique, ne demandant qu’à nous aspirer dans leur Lizardland. Le trio breton signe un album à la hauteur de leur talent furieusement hypnotique, absolument délirant.
À l’occasion de cette sortie, le groupe nous ouvre les portes de son univers riche de sens..
Lost in Lizardland est présenté comme une sorte de bande-son de road movie SF avec une portée quasi prophétique. Comment cette idée a-t-elle émergé, et en quoi reflète-t-elle votre vision du monde actuel ?
Thom : Quand on a commencé à écrire de nouveaux morceaux, Dune 2 de Denis Villeneuve était à l’affiche au cinéma. Comme pour le précédent opus, j’ai été fasciné par les images, l’histoire et son approche du sound design. J’ai aussi pris conscience à ce moment que bien qu’étant des blockbusters, cette saga et plein d’autres étaient lourdes de sens vis à vis du monde dans lequel on vit et des crises qu’on traverse actuellement. On pouvait donc raconter quelque chose de très sérieux sous fond d’une histoire divertissante et plaisante à regarder et à écouter. Ça parait bête, mais on y avait jamais pensé jusque là.
Guirec : On avait envie de parler de sujets qui nous touchent (l’écologie, les guerres qui éclatent partout, les inégalités, la cupidité, etc.) mais sans être dans la dénonciation ou la leçon de morale. A ce moment-là, on est reparti de zéro en écrivant un mini scénario de film avec plusieurs actes qui nous permettaient de diluer les messages. Ces « actes » allaient devenir les futurs titres de l’album. Pour ce qui est des lézards et autre reptiles, ca fait un moment qu’ils trônent sur nos amplis en live, c’est tout simplement parti de là…et peut-être aussi de notre amour commun pour Jurassic Park. (haha)
Rémi : Ce qui est sûr, c’est que cet album est le reflet de notre époque. Des fois, on a un peu l’impression de vivre entourés de personnes au sang froid, tellement déconnectées de la réalité que ça en devient absurde ! Alors autant essayer d’en rire.
Thom : Quand on a commencé à écrire de nouveaux morceaux, Dune 2 de Denis Villeneuve était à l’affiche au cinéma. Comme pour le précédent opus, j’ai été fasciné par les images, l’histoire et son approche du sound design. J’ai aussi pris conscience à ce moment que bien qu’étant des blockbusters, cette saga et plein d’autres étaient lourdes de sens vis à vis du monde dans lequel on vit et des crises qu’on traverse actuellement. On pouvait donc raconter quelque chose de très sérieux sous fond d’une histoire divertissante et plaisante à regarder et à écouter. Ça parait bête, mais on y avait jamais pensé jusque là.
Guirec : On avait envie de parler de sujets qui nous touchent (l’écologie, les guerres qui éclatent partout, les inégalités, la cupidité, etc.) mais sans être dans la dénonciation ou la leçon de morale. A ce moment-là, on est reparti de zéro en écrivant un mini scénario de film avec plusieurs actes qui nous permettaient de diluer les messages. Ces « actes » allaient devenir les futurs titres de l’album. Pour ce qui est des lézards et autre reptiles, ca fait un moment qu’ils trônent sur nos amplis en live, c’est tout simplement parti de là…et peut-être aussi de notre amour commun pour Jurassic Park. (haha)
Rémi : Ce qui est sûr, c’est que cet album est le reflet de notre époque. Des fois, on a un peu l’impression de vivre entourés de personnes au sang froid, tellement déconnectées de la réalité que ça en devient absurde ! Alors autant essayer d’en rire.
Le personnage de Moros, une jeune femme désabusée, est central dans l’album. Pouvez-vous nous parler de sa genèse et de la manière dont elle incarne les enjeux contemporains que vous souhaitez aborder ?
Thom : Il est encore rare de voir un personnage féminin en héros ou anti-héros… Pourtant, je crois que si le monde venait à partir en vrille, ce serait sans aucun doute une femme qui le sauverait ! C’est aussi simple que ça.
Dans cet album, on parle de sujets qui nous touchent tous, mais certains plus les femmes (ex : Predator – violence, dégradation et abus en tout genre).
Dans tous les cas, c’est un peu une mise en garde : si on continue comme ça, voila ce qui pourrait arriver. Et pendant qu’on s’entre-déchirera tous animés par notre instinct primal et patriarcal, une femme en sera surement témoin !
Vous avez mentionné que Chasing Ghosts était un « premier essai » pour poser les bases de votre identité musicale. En quoi ce disque marque-t-il une évolution ou une affirmation de votre style ?
Rémi : Je crois qu’on a gardé ce qui nous plaisait le plus de « Chasing Ghosts ». Ce qui nous était le plus spontané. On aime composer, écrire, expérimenter et jouer ensemble. Finalement, peu importe si ça plait ou pas, on fait ce qu’on aime et on y met tout notre cœur. A partir du moment où on a (Paddang) compris ça, ça a changé beaucoup de chose pour nous.
Thom : Effectivement, c’est à la fois une évolution ET une affirmation. On aime le garage « moderne », le rock psyché, les mesures asymétriques et les riffs bien heavy. On aime bien aussi se prendre, de temps en temps, pour les Beatles et harmoniser à plusieurs. On chante tous les 3 et on a compris que c’était aussi une de nos forces.
Guirec : Lost In Lizardland reprend les bases et les amène là où on a toujours voulu aller. Ils mixent de nombreuses influences qu’on a pris le temps de digérer pour en proposer notre vision.
L’urgence était un moteur dans la création de votre précédent album. Ce sentiment a-t-il également influencé la conception de « Lost in Lizardland », ou avez-vous adopté une approche différente cette fois-ci ?
Thom : Bon on est toujours dans l’urgence d’agir vu les thématiques qu’on aborde…mais pour le reste ça n’a pas vraiment été un moteur. En fait on a pas hésité à reprendre souvent beaucoup de choses à zéro avec cet album. Je crois qu’on a dû écrire et valider au moins 5 versions différentes de Draconite avant de l’enregistrer…
Guirec : Oui, on a pris notre temps avec Lost In Lizardland, le temps de mûrir ce qu’on voulait dire, comment on pouvait le dire, et comment le mettre en musique. Le temps de trouver le studio approprié, le son approprié et la direction globale. Je pense que c’est un album plus mature et plus réfléchi.
Le visuel de l’album est très chouette. Il m’évoque les dragons de Vicente Segrelles (LE MERCENAIRE) ou aussi l’album de King Gizzard & The Lizard Wizard « Petrodragonic Apocalypse »… . Qui en est l’auteur, et comment cette illustration s’articule-t-elle avec l’univers sonore et narratif de l’album ?
Thom : Oui nous aussi on est fan ! C’est Simon Heller qui a réalisé le visuel, je vous encourage à le suivre sur Instagram !
En fait tout est parti des dinosaures qu’on utilise en déco sur nos amplis, notre stand de merch…etc. Au moment d’écrire le scénario, ça nous a pas mal influencé. Ca et Jurassic Park. On s’imaginait monter dans un 4×4, attacher nos ceintures, et suivre les rails imposés par l’album.
Mais les dinosaures, c’était un peu limité, donc on a ouvert au reptile de manière générale. On a cherché du côté absurde pour pousser le trait et l’univers psyché qu’on voulait créer. Le terme lézard « lizard » en anglais était ce qui sonnait le mieux pour nous, alors c’est devenu « Lost In Lizardland ».
L’album, son illustration, les clips et tout l’univers qui en découle est vraiment lié à ce scénario, tout est dedans.
Guirec : Carrément pour King Gizz, on est fan donc on connaissait l’album. Ca nous a aussi servi à briefer Simon, l’illustrateur, en lui disant: « bon notre album parle de ça, donc c’est évident qu’il doit y avoir un reptile sur la pochette, mais King Gizz a sorti ça, essaye de pas faire comme eux ! ». Je trouve que le pari est plutôt bien réussi.
Après une tournée de 50 dates pour Chasing Ghosts, comment envisagez-vous la scène pour défendre « Lost in Lizardland » ? De nouvelles expériences live sont-elles prévues pour immerger le public dans cet univers ?
Rémi : On est chauuuds ! En fait on a déjà rodé l’album sur une dizaine de dates importantes, et les retours sont vraiment encourageants. Là on sort tout juste de résidence où on a adapté l’album en live avec des exclusivités, on a mis en place un light show également et bien-sûr nos fameux dinos sont toujours sur nos amplis !
Thom : On réfléchit à aller plus loin avec de la projection, vidéo dj ou vidéo mapping mais c’est pas pour tout de suite. On a pas encore l’entourage pour ça. Peut-être qu’un jour, on pourrait faire un concept de ciné-concert, c’est notre tech son qui en serait ravi ! Haha
Guirec : En tout cas c’est un tout nouveau show, construit autour de l’album et de son scénario ! On ne peut que vous inviter à venir découvrir ça avec nous !!
Rémi : On est chauuuds ! En fait on a déjà rodé l’album sur une dizaine de dates importantes, et les retours sont vraiment encourageants. Là on sort tout juste de résidence où on a adapté l’album en live avec des exclusivités, on a mis en place un light show également et bien-sûr nos fameux dinos sont toujours sur nos amplis !
Thom : On réfléchit à aller plus loin avec de la projection, vidéo dj ou vidéo mapping mais c’est pas pour tout de suite. On a pas encore l’entourage pour ça. Peut-être qu’un jour, on pourrait faire un concept de ciné-concert, c’est notre tech son qui en serait ravi ! Haha
Guirec : En tout cas c’est un tout nouveau show, construit autour de l’album et de son scénario ! On ne peut que vous inviter à venir découvrir ça avec nous !!
PADDANG EN TOURNÉE
31 mai – La Ferme à Jazz – Bourg en Bresse (01) – Release Party 98 DB
1er juin – St-Antoine – Mâcon (71)
4 Juin – Dijon – Deep Inside Klub (21)
5 Juin – La mécanique Ondulatoire – Paris (75) – Release Party Le Cèpe
28 Juin – Festival Perche en Rock (61)
29 Juin – AK Shelter – Nantes (44)
20 juillet – Fetes de Chapelle de Rousse – Jurançon (64)
15 Novembre – Los Bambasitos – Eauze (32)
Photo de couv. : Prescilia Vieira