[Interview] One-Eared Boy, blues-rock habité

Le songwriter parisien, One-Eared Boy, est un amoureux du blues-rock qui réussi à partager cette passion dans des moments de grâces où le temps perd prise. On peut entendre dans sa voix rauque et dans son jeu de guitare plein de virtuosité, un univers aussi ténébreux qu’habité. On ressent l’immédiatement en l’écoutant une honnêteté qui prend à la gorge et qu’il pèse chaque mot prononcé, dans quelque chose de vital. Après plusieurs EP’s et singles One-Eared Boy dévoilait son dernier titre (Death don’t have no mercy) In This Land, envoutant et plein d’élégance. Sa musique nous emmène loin, dans un voyage qui traverse les époques et évolue au long de ses sons transcendants. 

Comment pourrais-tu définir ton univers musical, en quelques mots ?
Je dirais que c’est un endroit où se croisent folk, blues, avec un peu de soul et de garage aussi. C’est toujours compliqué à définir quand on a la tête dans le guidon d’autant qu’il ne me semble pas m’être dit un jour « je vais faire des chansons qui sonnent comme ceci ou comme cela ». Le plus important pour moi est que ça reste un espace créatif au sein duquel je ne me refuse rien.

 

Par-delà la musique il y a aussi et surtout cette voix singulière qui apporte une charge émotionnelle supplémentaire à tes chansons. Souvent à fleur de peau, où puises tu les thèmes de tes chansons ?
Mon expérience personnelle, mes lectures… Le point de convergence de ces sources d’inspiration réside principalement dans leur aspect dramatique – je suis incapable d’écrire sur le bonheur et la plénitude, à mon grand regret.

 

Mettre en musique c’est une manière pour toi de te dévoiler ?
Oui je pense, mais avec un certain voile de pudeur quand même. Je me sentirais bien plus à nu si je m’en tenais à une stricte forme littéraire, que ce soit prose ou poésie.

 

Qui sont ceux qui t’inspirent pour créer et composer ?
Essentiellement des personnes qui ont su garder une véritable liberté artistique. Comme ça je citerai Daniel Johnston, John Frusciante, Beck, Nick Cave, les Clash, Bob Dylan, Tom Waits, Cat Power…

 

Après Ballad of Unsung Heroes tu as dévoilé, il y a quelques jours, un nouveau single “(Death don’t have no mercy) In This Land” adaptation du fameux bluesman Rev. Gary Davis. Que souhaites-tu transmettre dans cette adaptation ?
C’est depuis très longtemps un de mes morceaux préférés. Ce qui m’intéressait principalement en l’adaptant c’était de jouer avec la tension qui existe dans cette chanson; c’est pourquoi je l’ai ralentie, rallongé certaines parties, inventé des nouvelles, et choisi le piano pour apporter davantage de profondeur (et aussi parce que le jeu de Gary Davis est d’une telle perfection, qu’une réinterprétation à la guitare aurait fait pâle figure à côté de l’original). J’aimais l’idée d’en faire un morceau long et donner le temps à l’auditeur de se laisser porter par les notes et la tension qui monte crescendo.

 

Est il le point d’amorçage d’un prochain EP ou LP ?
Ballad of Unsung Heroes est le point de départ d’un futur LP. In This Land y aura aussi sa place.

 

Tu étais le 7 mars sur la scène du petit bain en ouverture de d’ALGIERS. Comment as tu vécu cette date ?
C’était très chouette. L’expérience d’être seul sur scène est toujours intéressante pour créer un lien intimiste avec le public et faire exister certains titres autrement. C’est un format que je souhaite conserver dans le temps, bien que j’ai grand hâte de retrouver la scène avec un groupe.

 

On peut te souhaiter quoi pour la suite ?
De continuer d’avancer – écrire de meilleures chansons et faire de meilleurs concerts – avec toujours un peu plus de lumière sur mon travail.

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