Nina Attal, chanteuse, guitariste virtuose et compositrice française de talent, s’apprête à dévoiler son cinquième album, « Tales of a Guitar Woman », prévu pour le 28 mars 2025. Cet opus marque un retour aux sources pour l’artiste, mêlant des sonorités folk et rock, et mettant en avant son instrument de prédilection, la guitare. À travers cet album, Nina explore des thèmes personnels et universels, s’interrogeant sur sa place dans le monde et aspirant à un avenir plus lumineux. Les singles déjà dévoilés, tels que « Keep On Running », « Pas la peine » et « I Dance Through the Night », témoignent de cette introspection musicale. Dans cette interview, Nina Attal nous partage les coulisses de la création de « Tales of a Guitar Woman » et nous éclaire sur son parcours artistique.
Tu fais de la musique depuis pas mal de temps maintenant.
Nina Attal : Oui, longtemps ! En tout cas, je joue de la guitare depuis une vingtaine d’années.
Qu’est-ce qui t’a donné le déclic pour te lancer dans la musique ?
Nina Attal : J’ai vraiment eu la chance de grandir dans une famille de mélomanes. Mes parents étaient passionnés de musique, surtout de rock. À la maison, on écoutait Lou Reed, les Stones, David Bowie, Lenny Kravitz, et bien sûr, Prince, qui a été un véritable déclic pour moi.
D’ailleurs, une anecdote que j’aime raconter : mes parents ont assisté à un concert de Prince lors de leur première rencontre, et quand ma mère était enceinte de moi, ils sont allés le voir une autre de ses tournées. On peut dire que la musique de Prince était déjà dans mes veines avant ma naissance ! (rire)
Même enfant, tu vois, le samedi soir, on rentrait à la maison, on mettait la musique à fond dans le salon. Ça a toujours été des moments de bonheur, de partage. Et c’est aussi ça, je pense, qui m’a donné envie de faire de la musique.
Mais le vrai déclic pour la guitare, je l’ai eu en rentrant un jour à la maison. Mon père écoutait Queen à fond, et le solo de « Don’t Stop Me Now » m’a marquée. J’ai su à cet instant que je voulais être une guitariste et que c’était ce que je ferais de ma vie.
Et pourquoi as-tu choisi la guitare comme instrument ?
Nina Attal : Quand j’avais 15 ans, j’ai appris la guitare toute seule dans ma chambre. À un moment, j’en avais marre.
Je me suis dit que la musique, c’est quand même mieux de la partager. L’idée, c’était d’avoir un groupe. Très vite, j’ai eu la chance de grandir à Paris et d’avoir plein de choses autour de moi culturellement parlant.
J’ai dit à mes parents que j’aimerais bien aller faire des jams, des scènes ouvertes pour rencontrer des gens. Ils étaient d’accord et m’accompagnaient tous les soirs pour que j’aille me faire mon expérience. La scène a été vraiment révélatrice pour moi, ça a été un gros déclic.
C’est à ce moment-là que j’ai rencontré tous ces gens, tous ces musiciens, et j’ai bien vu qu’il y avait de l’alchimie. Je sentais bien qu’il se passait quelque chose. J’étais là aussi pour convaincre, me dire « c’est bon, est-ce que je suis prête à jouer avec vous ?
Est-ce que je suis prête à avoir un groupe ? » Très vite, les retours ont été hyper positifs. Effectivement, ça m’a confortée dans le fait de me dire « je vais pouvoir jouer avec des super musiciens, je vais pouvoir faire mon groupe, je vais pouvoir faire mes compos.
» Tout ça a suivi, comme je l’ai dit tout à l’heure, par la tournée. C’est comme ça que ça s’est lancé, donc évidemment que ça a été hyper formateur.
Dès tes débuts, tu as eu l’opportunité de collaborer avec des artistes de renom. Comment as-tu vécu ces expériences avant de te lancer en solo ?
Nina Attal : C’était hyper gratifiant. J’ai commencé très jeune, vers 16-17 ans, avant même d’avoir passé mon bac. J’étais déjà sur les routes en tournée. Donc, c’est vrai que ça a commencé très fort, assez rapidement.
Ça m’a poussée à faire de la musique, et m’a montré que c’était possible d’en faire mon métier. Lorsque j’étais plus jeune, adolescente, avec mes parents, on ne savait pas trop en quoi ça allait consister.
Puis ça plaisait de plus en plus, aux programmateurs, au public ou aux gens de ce métier, ça m’a rassurée. Ensuite, tous les co-plateaux que j’ai pu faire avec des gens que j’admire, qui sont aussi des influences, c’est vraiment la cerise sur le gâteau.
A la base, on ne fait pas de la musique que pour ça. Ce n’est pas que pour flatter notre égo, c’est surtout pour les gens et partager ça avec le public. Quand tu peux en plus avoir l’approbation de tes pères, de ceux qui t’ont influencé dans la musique, c’est une sorte de consécration encore plus intense pour moi.
Quelles sont les plus belles rencontres qui ont marqué ton parcours musical ?
Nina Attal : J’ai eu la chance de croiser des légendes comme Quincy Jones, Nile Rodgers ou Gregory Porter. Même si les échanges sont parfois brefs, au coin du bar, en backstage, ou avant de jouer sur scène, chaque mot, chaque conseil compte. Mais au-delà de ça, toutes les rencontres, que ce soit avec des artistes renommés ou plus confidentiels, ont été enrichissantes et m’ont forgée.
Il y a parfois une différence entre ce que l’on aime écouter et ce que l’on fait. Le choix de l’esthétique musicale que tu as développé dans ton projet, s’est il imposé de façon naturelle ?
Nina Attal : Comme je te l’ai dit, j’ai vraiment grandi avec la musique rock.
Ensuite, quand j’ai commencé la guitare, je me suis aussi faite ma propre discographie blues, mes parents n’écoutaient pas forcément du blues. J’ai découvert tous les guitaristes que j’aime. C’est vrai qu’il y a eu Prince aussi qui a été une grosse influence, que ce soit au niveau funky ou au niveau show scénique. J’ai été très influencée par ça quand j’ai commencé.
Mais oui le chemin n’est pas toujours forcément évident. Au début de ma carrière, j’étais souvent en collaboration avec des musiciens ou mes compagnons.
On écrivait souvent ensemble les morceaux. C’est vrai que j’étais encore très jeune. Parfois, tu te laisses influencer, même si je ne regrette rien.
Depuis deux albums, c’est assez récent, je me suis lancée à écrire toute seule. Je me sens beaucoup plus authentique dans ce que je fais, et plus libre.
Au final, plus tu grandis et moins tu as besoin de fioritures autour de ta musique, et plus tu reviens aux sources. Je suis revenu à des choses que j’aime depuis toujours. Le rock des années 70, la folk. Revenir aux fondamentaux.
Tu doutes beaucoup au début. Ce n’est pas toujours évident de savoir qui tu es, qu’est-ce que tu veux, d’être en adéquation avec tes influences et ta personnalité. L’expérience fait qu’aujourd’hui, je peux dire que je suis bien en phase avec moi-même.
Le fait d’être une femme dans l’industrie musicale a-t-il été un frein ?
Nina Attal : Je n’ai jamais laissé quelqu’un me faire douter de ma légitimité. J’ai toujours eu un fort caractère et su où j’allais. Mais il est vrai que la musique, comme beaucoup d’autres milieux, peut être machiste.
J’ai peut-être dû redoubler d’efforts pour m’imposer, surtout en tant que guitariste. Mais je n’ai jamais laissé place au doute. J’ai travaillé dur et j’ai prouvé que j’étais à ma place.
L’industrie musicale a beaucoup évolué ces dernières années. Comment vis-tu ces changements ?
Nina Attal : Tout change très vite, surtout sur la manière de consommer la musique. Quand j’ai commencé, c’était très différent.
Je m’adapte, mais je tiens à rester intègre. Je défends une musique « live » avec de vrais instruments. Ce n’est pas évident dans un monde dominé par le streaming, mais je reste fidèle à mes valeurs.
Ton prochain album « Tales of a Guitar Woman » sort le 28 mars. Peux-tu nous parler de sa création ?
Nina Attal : J’aime prendre le temps pour composer. J’ai besoin d’être dans ma bulle. Depuis quelques années, j’habite à Zurich, et cet environnement m’inspire beaucoup.
Je compose de manière très organique : une mélodie, un thème, un accord, et je laisse les choses venir. Ce nouvel album reflète encore plus qui je suis aujourd’hui, avec une sincérité et une authenticité que j’ai mis du temps à atteindre.
Le live est une part importante de ta carrière. Que représente la scène pour toi ?
Nina Attal : Tout ! La scène, c’est ma maison. C’est là que je me sens pleinement vivante. Jouer en live, partager des émotions avec le public, c’est ce qui donne tout son sens à ce que je fais.
Si demain, on me disait que je ne pouvais plus faire de concerts, je ne verrais plus l’intérêt de continuer.
Merci pour cet échange passionnant. Un dernier mot pour tes fans ?
Nina Attal : Merci ! Sans le public, rien ne serait possible. J’ai hâte de partager cet album avec vous sur scène. Rendez-vous le 28 mars !