[Interview] Henry – Un chanteur qui vous veut du bien

Pas de spleen sans Henry 

Il y a déjà un juste équilibre qui souligne le bon point de ce 1er album éponyme de Henry en tant que tel. Je ne réclame donc que votre attention pour rappeler ce qui justifie à mes oreilles que ce disque puisse porter la mention « À écouter sans hésiter », parce que même si vous y retrouverez sûrement une résonance à la JL Murat ou à la Dominique A, cet étrange spleen magnifique auréolé d’un romantisme réaliste galopant, vous ne l’entendrez pas ailleurs.
C’est bien entendu en premier la voix d’Henry Bes dans l’incarnation de son personnage, presque fictif, presque naïf, presque désabusé, drapée de mélodies de qualité, sans le moindre faux pli à l’ouvrage, si ce n’est dans les interstices d’un désarroi adroitement usé, que vous aimerez. 
De tous les poètes de l’ordinaire, de nôtre chaotique 21ème siècle, entendu ici et là, Henry possède ce qui fait cruellement défaut à tant d’autres: dans ces chansons à l’ubiquité Rubicon, il est partout, il est là dans nos campagnes verte, dans nos petits matins embrumés de gris, dans nos dimanche après midi à l’ombre d’un saule pleureur ou là dans la station service d’une autoroute désert à promener sa musique d’esthète infortuné, s’attardant au milieu de ce monde au bord de la crise de nerfs, en espérant que le grand bazar se transforme en une sorte de baiser digne d’un happy end de western bizarre. So Doggone Lonesome, camarade. Love Hate, La nuit du chasseur, n’est pas loin.
Ce disque incarne la vision de ce mec étrange que l’on a tous été au moins une fois dans notre vie. Perdu dans un voyage, sans carte ni GPS, les idées pleines de fumée où sur le quai de la gare, vous avez oublié ce que vous attendiez, tant votre destinée ressemble à un road trip au ralenti. Aller simple vers demain en poche, qu’importe l’arrivée, pourvu qu’il y ait la ballade. Henry, ce chanteur qui vous veut du bien, ne pense pas comme nous, il a son rythme alangui bien à lui et ses rêves totalement ailleurs, mais qui nous fascine par cette « liberté » incroyable. C’est là que le disque est beau et surprenant, il s’apprivoise, on y croit, on s’y croise et on a envie de l’accompagner.

 

Est-ce que tu peux revenir brièvement sur ton parcours artistique ?
Elle aura eu plein de vies mon envie de musique et de mots avant mon projet actuel. Je citerai juste mes créations et réalisations avec Franck Garcia et le groupe Charlotte B. Franck, avec qui j’ai réalisé mon premier album démo et Charlotte B avec le compagnon de route Philippe Péralba (actuellement au sein du projet Bipolaire avec Carine) avec qui nous avons eu la chance de faire des levers de rideaux de choix Cali, Miossec, The National entre autres.

D’où te vient cette envie de partir sur un projet en ton nom ?
J’ai beaucoup travaillé seul mes textes et compositions et puis l’envie de partager à nouveau ma musique avec des amis musiciens m’a encouragé à tenter une nouvelle aventure. Il y eut plusieurs line up et puis aujourd’hui enfin les beaux élans créatifs  avec Jean-Pierre Maillard, Martin Daccord et Dimi Déro mon ami  musicien franco australien.

Et qu’elles sont tes influences musicales ?
Mes influences sont innombrables. Autant de marqueurs littéraires et de griffes musicales. Les voix et textes de Ian Curtis, Robert Smith, Lou Reed, Brassens, Gainsbourg, Daho, Dominique A, et puis la poésie et les littératures d’Henri Michaux , Samuel Beckett, Maître Charles… (la liste est trop longue). Les différences m’attirent, musique classique, hip-hop américain et même un peu de métal mais la source première se situe quelque part entre The Cure, Nick Drake et … Dire Straits. Étrange cocktail.

 

Avec qui as tu travaillé pour réaliser ton album ?
Pour le disque, j’ai travaillé avec Jean-Pierre Maillard (Dionysos, H-Burns…) et Martin Daccord (Liminanas, WeirdOmen… ). On a bien trimé et réussi à faire rentrer tout un orchestre dans ces onze titres. Voilà, le disque existe enfin.

Tu seras en concert le 25 mai au Petit Bain (Paris). C’est une date forcément importante ?
Oui. D’en présenter les chansons le 25 mai au Petit Bain lors de notre release Party est un bonheur. Une date importante.
C’est un privilège pour nous d’ouvrir pour Mick Harvey et de jouer sur la scène du Petit bain, une grande chance pour Henry, sur une péniche, une grande péniche. Vous imaginez. Moi qui me suis souvent pris les pieds et les doigts dans les cordes et gréements de mon petit navire Port-Vendrais.
Et puis Paris… j’y ai tant de souvenirs, de larmes et de rires.

C’est un projet en ton nom mais tu n’es pas forcément seul sur scène ! Avec qui joues-tu en live ?
A Paris, nous venons en trio avec Dimi, le grand Dimoné et la joie de partager quelques titres avec l’artiste et musicienne Delphine Ciampi.

 

 

 

 

Henry sera en concert le 25/05/2024 au Petit Bain (Paris) en ouverture de Mick Harvey

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