[Interview] GROS COEUR “Gros Disque”

Mélange savoureux, tropical et psychédélique Gros Cœur délivre un premier disque nommé affectueusement « Gros Disque ». Le quatuor Belge, composé d’Adrien (Alaska Alaska, Wyatt E), Alexandre (Alaska Gold Rush, Ada Oda), Julien (Walking Ghost Phase, Noi) et Jimmy (OSH) unissent leurs forces pour composer une musique vive où les rythmes endiablés fusionnent, dans des ambiances déjantées, le tout accompagné d’un univers débordant d’histoires délirantes. Du bon rock péché qu’on aime siroter jusqu’à plus soif, nous rappelant du King Gizzard qui aurait mangé du lion au petit déjeuner. Cet opus plein de gros sons est un gros kiff.

 

 

Pouvez-vous présenter brièvement votre groupe et son origine ?
GROS COEUR est un quatuor de rock psychédélique aux accents tropicaux et chanté en français. Né en 2020 à l’aube du confinement, d’une rencontre humaine autant que musicale, l’alchimie fut immédiate sur les deux plans.
Au départ formation de rock psychédélique plus traditionnelle, nous avons profité du marasme culturel d’alors pour polir et chercher la singularité de notre son.
C’est alors que nous avons opté pour le chant en français et avons intégré bongos et congas à notre set-up. La touche tropicale et dansante qui allait désormais constituer l’identité du projet voyait le jour. Nous proposons des voyages sonores entêtants, embrassons la durée dans nos morceaux et ne nous mettons aucune barrière de genre/style en termes de composition.

Vous allez sortir prochainement votre 1er album “Gros Disque”, cela représente une étape importante pour vous ?
Oui c’est une étape essentielle dans notre parcours. Elle permet de cristalliser notre première année et demi d’existence live et servira de pierre d’achoppement à la suite du projet.
Nous sommes très fiers du chemin parcouru jusqu’ici, des liens amicaux, musicaux et professionnels que nous avons d’ores et déjà créés. Ce Gros Disque est une façon de célébrer ces rencontres et les premiers moments de vie de GROS COEUR.

Qu’elle est le fil conducteur de cet album ?
Nous avons pensé le disque comme une photographie du projet à un moment T. Chaque morceau de cet opus possède une couleur à part entière et mis bout à bout ces cinq titres donnent à voir la dimension de “patchwork” à laquelle nous tenons beaucoup. Elle rejoint l’idée de ne pas se fixer de barrière dans la composition et d’explorer tous les pans musicaux où nous emmènent les chansons indépendamment de considérations de styles. Nous voulons que le rock psychédélique puisse côtoyer librement l’afro-beat, la cumbia, la musique électronique ou le métal. Un premier disque est l’occasion d’emprunter les différentes voies que cartographie un projet; Gros Disque est à l’image de cette volonté de faire coexister plusieurs univers tout en respectant l’énergie live qui les a vu naître.

Pour concevoir les 5 titres de cet album, comment et avec qui avez-vous travaillé ?
Nous utilisons la même méthode depuis le début de notre travail ensemble. Le frontman (Adrien Chapelle) nous propose des esquisses de morceaux – allant d’un riff à une structure un peu plus établie- desquelles nous partons en répétition, souvent sous forme de jam. Nous enregistrons les idées qui ressortent de ces premiers essais, puis réécoutons les titres, coupons dedans, réarrangeons. C’est une approche assez horizontale, où chaque membre a donc sa couleur, son mot à dire. Lorsqu’un morceau semble avoir trouvé sa forme “définitive”, nous l’éprouvons généralement en concert.
Cette étape peut donner lieu à des modifications supplémentaires en fonction des retours que l’on nous fait. Les morceaux sont donc le fruit d’un processus d’allers-retours assez long, mais cette formule convient bien à l’identité du groupe.
Adrien a travaillé avec Laurent Eyen (Koko records) pour l’enregistrement (live) et le mix des tracks, Romain Boonen s’est occupé de leur mastering.

En matière de styles vous naviguez entre rock tropical et psychedelic Surf. Sans chercher à vous mettre dans une petite case, quelles sont les sources d’inspirations ?
Nos influences sont variées et vont de Tame Impala (des premiers temps) à Fela Kuti, en passant par Talking Heads ou Patrick Coutin… Nous nous inscrivons par ailleurs dans une certaine veine du rock en français portée par des groupes canadiens comme Jesuslesfilles ou Chocolat. Le chant y est abordé davantage comme vecteur de mélodie que pour mettre en avant la langue en tant que telle.

Vous écrivez vos chansons avec une forme d’ironie euphorisante. Où puisez-vous l’inspiration de vos textes ?
“Nagori” est partie du récit d’un rêve fait par le batteur (Alexandre de Bueger) et a été écrite à huit mains, “Monique” raconte la complicité trahie entre une vache et un hominidé,
“Ventre Volcan” parle de l’ambiance éléctrique qui règne dans la chambre de deux amants épuisés… Souvent, nous partons d’images simples, voire de sonorités ou morceaux de phrases sortis “inconsciemment” en répétition. L’idée est de proposer quelque chose de coloré, peut-être parfois un peu poétique, souvent décalé ou à prendre au millième degré, toujours adapté aux mélodies chantées.

Vos clips “Java”, “Dax” et “Monique” sont clairement le reflet de ce côté joueur. Qu’est-ce qui représente le plus Gros Cœur ‘Fou Rêveur’ ou ‘Doux Dingue’ ?
Doux rêveur, à tous les coups !

A quelques jours de dévoiler cet album, comment vous sentez-vous ?
Sereins et impatients, on brûle de défendre “officiellement” les morceaux sur scène et de pouvoir enfin écouler nos précieux disques et vinyles !

Qu’avez-vous préparé pour vos futurs concerts ?
Quelques menues surprises, boissons houblonnées et autres blanquettes. Nous avons aussi repensé notre set pour rendre le voyage le plus décoiffant possible.

Photo de couv (c)Ameline Vildaer Photographe