Nota : Un report un peu tardif car le hellfest se déroule en juin mais j’ai enchaîné pas mal de festival entre temps et le traitement photos, la publication sur les réseaux socios prend du temps – beaucoup de temps. Et pour les grincheux, on écrit bien encore sur Vercingétorix et Louis XiV, alors on n’est pas à deux, trois mois près.
S’agissant du (Nous et du on ) utilisés dans les écrits, c’est parce que j’ai pour la grande majorité du temps partagé le pit photographe avec les copains Marius Leniere, ou David Billot et sa fille Manon. Merci à eux pour tous ces bons moments partagés.
Tous les concerts sont visibles sur
Lust4Live : https://lust4live.fr/
mon espace Flickr (https://www.flickr.com/photos/brunobamdephotographies/albums)
Day -1 – MERCREDI 14 JUIN 2023
Chaque année au mois de juin le Hellfest Open Festival rassemble à la fois ses fans et des festivaliers curieux, pas forcément métalleux qui veulent assister à cet évènement pour prendre la mesure de son succès.
Le Hellfest attire un public nombreux et depuis 2 ans l’accueil des campeurs mais aussi des voitures a été amélioré par l’achat d’un ancien vignoble de 39 ha transformé en aire de stationnement, desservi par des navettes. Navettes que nous n’avions que très peu utilisées, marchant à chaque fois comme des bourrins.
Fort de l’expérience des deux Hellfest 2022, (eh oui on était des « Finisher »), on s’est tourné assez vite vers le parking Est, … car plus près ! On est des malins !
Aujourd’hui c’est day-1 car tout bon festivalier arrive la veille si tant est qu’il ait le calendrier un peu flex.
Comme tous les festivaliers porteurs de leur sésame à 329€ les 4 jours, il faut d’abord aller chercher son bracelet / cashless, ustensile mis en place dans à peu près tous les festivals. L’attente étant parfois longue, c’est l’occasion de se plonger dans l’application de l’organisation et de pré-programmer son Hellfest.
On commence par se baguenauder devant les stands du Metal Corner, assistons à des démos de guitare en mode métal bien sûr, un blind test musical dans le bus Arte, et clou de cette fin d’aprem : La finale du « Air Guitar Contest » ! Cette activité qui consiste à jouer au guitariste de métal et de ses postures emblématiques, tout en se grattant le bide ou mimant des riffs ravageurs. L’ensemble des pré-finalistes (vainqueurs des différents Warm Up régionaux, plus ou moins grimés jouent le jeu à fond le médiator (virtuel) et l’ambiance grimpe de plus en plus en fonction des éliminatoires devant un public massif ! Il faut dire que Jimmy Clisson l’animateur à l’humour décapant sait chauffer l’ambiance !
La grande gagnante est MEDUSA HENDRICKS de Cluses (Haute Savoie) qui semble par sa victoire défendre le #morewomenonstage ! Et un Big Up à Thomas 14 ans à la veille de son oral de brevet qui a sauté, slamé et montré une énergie débridée à deux tout petits doigts de la victoire !
Participer à un festival c’est aussi pour rencontrer du monde ! On s’installe avec une bière sur les grandes tables devant les stands speed bouffe et boissons et on ne tarde guère à parler avec les autres occupants, car le Hellfest c’est une fête et ça se partage. Pus tard on rencontre des têtes connues et la soirée se finit bien agréablement et amicalement !
Gardons les esprits frais car demain is another day !
Day 1 – JEUDI 15 JUIN 2023
Et effectivement sage décision car du concert… en veux tu ? En voilà ! Même si en ce premier jour le début des concerts ne commence qu’à 16h30 et que 29 concerts sont à voir (52 à 53 pour les autres jours et début à 10h30)
6 scènes dont les 2 Mainstages / Altar / The valley / Temple et la Warzone !
Si tu débutes ton premier Hellfest, tu es un brin paumé au début même si chaque scène est visible de loin avec des grandes lettres signalant son nom. Attache bien tes lacets, prépare tes bouchons d’oreilles (d’ailleurs petite question : comment font les festivaliers sans cet indispensable ?) et c’est parti pour 4 jours bien remplis où on apprend à dormir peu et à marcher un max !!!
Forcément dès que l’on rentre sur le site qui est Héééénôôôrme, le regard se tourne vars la déco assez géniale. On se souvient d’avoir quitté le Hellfest part 2 fin juin 2022 avec des terrains boueux en raison des pluies soutenues. Là le gazon est vert, épais et confortable pour le fouler ou s’y étendre. On se demande combien de temps cette verdeur va durer avec 60 000 personnes par jour à fouler ces étendues verdoyantes !
On blablatte, on blablatte mais on est là pour voir des concerts et pourquoi ne pas commencer par la Mainstage 2 qui ouvre le bal avec les américains de CODE ORANGE de Pittsburgh en Pensylvannie. Jami Morgan a quitté depuis la sortie de leur album Underneath la batterie pour se consacrer uniquement au chant. Très bon set du groupe et belle présence de la talentueuse guitariste Reba Meyers (On insiste une fois encore sur le #morewomenonstage ! et ce n’est pas fini !)
On se dirige alors vers Temple voisine de Altar où notre choix a été intrigué par l’intitulé « Black Metal Amérindien » du groupe BLACKBRAID originaire des Monts Adirondacks (N.E de l’Etat de New York) . Pour avoir photographié bon nombre de groupes US, c’est bien la première fois que j’en rencontre un se proclamant amérindien du nom des premiers occupants du Nouveau Monde (relire l’histoire de Christophe Colomb et Amerigo Vespucci). Dans note imaginaire collectif, des westerns et de nos parties d’indiens et de cowboy, on se demande bien à quoi s’attendre. Et bien ton imaginaire tu te le colles où tu veux mais pas de signaux de fumée pour communiquer mais un black metal puissant et brut à l’image des monts dont est originaire le groupe et son leader John S Krieger alias Sgah’gahsowàh. Une vraie (très) belle gueule d’indien qui aurait volé la vedette à John Wayne ! Les autres membres ne sont pas en reste et le concert de ce jeune groupe est bien rugueux ! Ah ceci près que la voix est certes puissante mais on ne comprend rien au propos. Très souvent dans l’univers du métal la voix est plutôt un moyen instrumental !
On passe devant the Sanctuary, le nouvel espace Merch avec une queue abominable de 200 à 300 m de long dans laquelle attendent les festivaliers pour s’acheter qui un tee-shirt, qui un souvenir du Hellfest et cette queue va rester aussi nombreuse tout au long du festival. Ce sont40 000 tee shirts vendus durant le festival !
Mais où est passée La Valley ? L’orga avait communiqué sur son déplacement après l’acquisition d’un terrain gonflant le site d’un hectare de plus, passant de 15 à 16ha mais bien que connaissant le site, on ne la trouve pas du premier coup. On verra ça plus tard car les lyonnais de KAMIZOL-K, gagnants du Tremplin Voice Of Hell (sur 10 finalistes) sont programmés sur l’agitée Warzone. Pas facile d’arriver sur le Hellfest même quand tu as gagné le Voice of Hell ! Mais le public a été capté par le métal Hardcore des lyonnais bien pêchu.
Le sextet engendre le premier Wall of Death du Hellfest 2023 et les premiers trains de slameurs surfant sur le public et finissant dans le pit photographes et heureusement de la sécurité toujours prompte à les recevoir avec grande bienveillance et sourires ! Chapeau les mecs !!!
Un petit tour à l’espace presse car certains groupes fixant un quota de photographes durant leur show, on ne pourra capter en images Sex Generation – réunion de membres de Generation X (avec Billy Idol & Tony James tous les deux fondateurs du groupe en 1976) et des Sex Pistols (le batteur Paul Cook et le guitariste Steve Jones)
Idem pour KISS qui annonce fréquemment sa retraite mais revient toujours aussi animé sur scène.
Bon, tout ça pour dire que l’on verra ces deux concerts de loin en passant sur les écrans géants sans trop insister. En tant que photographe, c’est de près que l’on se plait à être et non au fond du champ. Seuls des médias triés sur liste accéderont devant la scène. Tant pis pour ces groupes qui n’auront pas la chance de nous voir et tant pis pour nous ! Pas ce clic clac dans la boîte ! Pas de photo ! pas de report !
On passe sur Altar devant les grecs de NIGHTFALL et leur leader Efthimis Karadimas au micro couteau. Son bien métal avec de la batterie double pédale et la voix bien gutturale de Efthilis.
Retour one more time sur la Warzone pour POESIE ZERO. A l’arrivée dans le Pit on reconnait le guitariste Goose, du feu groupe rennais The Decline qui gratte toujours aussi bien pour les poètes négatifs.
La Warzone est déchainée et les pogos fusent à tout va le groupe dénonçant pas mal de choses : dénonciation à l’encontre de certains comportements type violences conjugales et des idées politiques fachôtes d’extrême-droite
Il est incontestable que les violences conjugales dont sont – ou ont été – accusés certains membres de groupes doivent amener l’orga du Hellfest à plus de filtrage et donc de ne plus les programmer ! Vigilance ! Vigilance ! Idem pour les fachos qui n’ont rien à faire dans la paysage ! C’est dit !
On y arrive justement avec THE HOLLYWOOD WAMPIRES avec la présence Johnny Depp accusé de violences conjugales à l’encontre de son épouse Amber Heard. On est forcément partagé avec d’un côté l’acteur de pirate des Caraïbes et son rôle dans cette affaire avec un procès en sa faveur mais qui laisse des tâches et quid de son avenir cinématographique !
Pour l’anecdote, de la longue file d’attente des photographes avant le pit pour le Hollywood Wampires, nous serons David Bilot et moi les derniers à pouvoir y accéder ! Un regard en arrière me permet de voir des visages dépités parmi tous les photographes refusés.
THE HOLLYWOOD WAMPIRES (USA) Hard Rock – Mainstage 1
Quant à Alice Cooper déjà présent avec son groupe l’an passé, il a toujours cette présence charismatique sur scène. Comme quoi le Rock – ça conserve bien !
D’ailleurs ce qui participe à la conservation des festivaliers ce sont les murs d’eau – ces grands portiques qui déversent des jets d’eau de façon aléatoire et qui parfois mouillent abondamment le quidam qui s’y aventure ! Certains y passent et repassent ! Du rhum au rhume la frontière est ténue ! L’an passé plus d’un s’est attrapé une angine à ce jeu où tu ressors : trempé comme une soupe !
Près du Bar à Muscadet animation pyrotechnique avec 3 jeunes filles habillées façon Mad Max attirent les regards des passant. Sont-ce le feu, leur apparat ou leur minois qui provoque un gros attroupement ?
La Warzone pour assister au réjouissant LUDWIG VON 88 et ses emblématiques morceaux « LOUISON Bobet » et « La bite au vent » !
LUDWIG VON 88 (F) Rock Alternatif – The Warzone
On prend un coup de froid devant BLACK FUNERAL (Black Metal) ! Ambiance sombre et un peu macabre ! Les suédois ne lâchent rien et l’ambiance lourde tant au niveau musical que vestimentaire et maquillage ne laissent pas indifférent. On va se réchauffer avec le punk / hip hop des SVINKELS ! On en profite car le groupe a décidé de spliter (ou est-ce à l’image de bon nombre de groupes d’annoncer cela pour mieux revenir). Gérard Baste, Nikus Pokus, DJ Pone et Mr Xavier foutent un bon gros merdier euphorique dans la Warzone.
Dark Funeral (Suède) Black Metal – Temple
SVINKELS (F) Hip Hop Punk – The Warzone
Le first day est en passe de s’achever et on retrouve le polonais Nergal (passé en 2022 avec son projet moins hard : « Me And That Man ») cette fois-ci dans le registre bien trempé de black metal de son autre projet, plus sombre de BEHEMOTH !
Belle fin de soirée car Nergal a une grande présence scénique ! L’ambiance musicale est sombre et envoutante, de quoi nous inciter en fin de concert à retrouver la couette ! Auparavant il faudra recharger les batteries de boitiers photos et vider les cartes mémoires. Lot de tout photographe sur un tel festival ! Au sortir du parc on constate que les navettes pour les parkings éloignés se succèdent bien régulièrement. Quant à nous c’est pedibus cum jambis (comme l’aurait écrit Pagnol dans La Gloire de mon père) que nous regagnons le camion accompagné d’une cohorte d’autres festivaliers. On est doublé par un très grand nombre d’entre eux équipés de vélos qui zigzaguent à qui mieux mieux avec des éclairages plus ou moins performants.
L’intégrale des photos du Hellfest : Bruno Bamdé Photographies Flickr