L’été pointe le bout de son nez ensoleillé que déjà on est de tout cœur envahis par des vagues de chaleur footballistiques ou festivalesques. En attendant, la planète tourne toujours telle une platine à vinyles pointant son bras de lecture sur l’album Cydalima (Youzprod) en boucle depuis le 14 juin date de sortie en CD, vinyle et format digital.
Après deux EP, c’est le premier album du groupe Gliz, alliage alchimique de trois musiciens de brio que sont Florent Tissot au chant, banjo et à la composition, Julien Michel à la batterie et aux choeurs ainsi que Thomas Sabarly au tuba et aux chœurs.
Les arrangements sont le fruit du trio, tout comme trois couleurs jaune, rose fonçé et bleu forment le design de couverture, nom et titres, il faut tour à tour utiliser un filtre (présent matériellement dans le CD et très amusant à regarder) afin de révéler ou prendre clairement connaissance des titres ou des trois différentes illustrations proposées et même fusionnées en des fondus au noir.
Nul besoin d’une recherche sur le web ou d’une consultation sur dictionnaire papier, Gliz est un mot introuvable, un peu à l’image de cette association banjo-tuba-batterie.
Déceler du Led Zeppelin (sur le titre In Limbo), Radiohead (sur le titre The Cave), Jack White ou Beirut dans le projet de Gliz c’est un peu comme une madeleine sonore à qui veut l’entendre au lieu de la sentir ou manger. Et si vous n’êtes pas encore persuadés de goûter à la musique de Gliz, à l’oreille cela donne un chant mélancolique rehaussé par les hauteurs harmoniques du banjo qui accompagne un tuba de haut vol en souffle qu’on a pas forcément pour habitude d’entendre en tout cas au sein d’un même groupe de pop rock alternatif indépendant. Du moins sans guitare ni basse !
Le single introductif The Cave est le plus parlant, dès lors que le banjo en slide fait figure de guitare. La voix androgyne et puissante de Florent Tissot nous fait monter sur les grands chevaux agiles qui nous font vibrer et entrer en résonance avec le rythme et le tempo. Le morceau-titre de l’album Cydalima reprend le nom d’un papillon du Jura (où vit Florent Tissot) qui dévore tout sur son passage, rasant le paysage de près, et recouvrant le corps de la nature humaine d’un voile sonore doux en apparence mais néfaste à l’impact comme le font entendre breaks et riffs entêtants. Pour adoucir le tout les ballades teintées de blues ou de soul imposent un lâcher prise pour s’en remettre aux seuls pouvoir intimés en musique de laisser les sons emplir d’émotions et de sentiments le cœur du cerveau (The Cave, Marvel, A Mess is Gonna Come, Fast Lane) ou le désir de liberté pour aller danser (Get Out).
Liberté, énergie, couleurs et originalité sont sur la liste de lecture des onze titres de Cydalima, enregistrés dans le studio de La Frette en banlieue parisienne, comme l’ont fait Delgrès, Palatine, Arctic Monkeys ou encore Nick Cave ; et ceci même dans la cuisine du studio comme dans le morceau final Devotion (sur la vacuité d’un quotidien moderne).
En cas d’envie irrépressible de les voir en live, pas de crise d’angoisse ni de panique, Gliz se produira tout au long de l’été dans divers festivals en France, alors prière de consulter leur actualité sur les réseaux sous peine de passer à côté d’un plaisir auditif inouï ! Et ce n’est pas les paroles en anglais qui vous diront le contraire lorsqu’il s’agit d’amour ou de nature contrariés, rien ne vaut la liberté, liberté d’écouter….
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Van Memento Mory