Paraît-il qu’il n’est jamais trop tard pour déclarer son amour et que puisque le temps court plus vite qu’une comète dans les limbes étoilés, il est encore temps de vous parler de l’Ep, piano-voix, de Dimoné “Ça pixellise”, qui squatte ma platine régulièrement depuis l’été.
À la façon d’Léo Ferré côtoyant la marche effrénée de nos vies tumultueuses, bercé par le virtuel sentiment d’exister vraiment, Dominique Terrieu aka Dimoné, bataille corps et âmes avec les mots dans un tour de montagnes russes des sentiments chantants, où les rimes se chahutent comme pour nous faire entendre raison sur notre déroute contemporaine. Et sous les notes de piano de Jean-Christophe Sirven, la tension dramatique augmente encore d’un cran se faufilant de la tête aux pieds dans un frissonnement.
sept chansons sont remplies de punchlines et de fantaisies qui vous déboitent la mâchoire et vous sonnent comme autant de décharge d’un défibrillateur appuyer sur le torse nu de notre société malaisante. Comme il le chante avec cette voix tonique à l’accent catalan reconnaissable, “Ça pique le nez, ça pique les yeux”, mais ça fait du bien là où ça fait mal. Le retour à l’anti-norme est nécessaire, et se sortir la tête de l’eau pour reprendre son souffle, sentir l’air vif qui gonfle nos poumons en regardant devant nous la beauté des choses simples, sans fantaisies, sans filtres. Militant pour la magnificence et l’exigence absolue du beau geste, celui qui nous réveille.
Cet Ep est un Combat rock ou même si les riffs de guitare n’existent pas ils sont en réalité bien là dans nos méninges et ça tremble ça vibre dans la colonne verbale qu’il nous offre là.
Le pouvoir de la verve existe encore dans la chanson française et Dimoné lui fait honneur avec brio.