Les critiques sont assassines.
« Long calvaire », « banalité », « crève-cœur », « pas d’acidité, pas de guitares », « passe partout »…
N’écoutant que mon courage, ma passion pour les citrouilles et mon porte-monnaie, je fis fi de ces remarques.
Quelle ne fut pas ma stupéfaction !
Pourquoi tant de fiel ?
Une condamnation totalement incompréhensible tant ce double album regorge de titres envoutants. En cherchant bien, le voici, le terme qui mit catégoriquement, le feu aux poudres : « double-album« . Les chro-niqueurs de tous poils attendaient, en fait, un « Mellon Collie & The Infinite Sadness 2« . Le retour potentiel d’un chef-d’œuvre du Grunge dans leur sono. Guitares rougeoyantes, batterie martiale et furie à tous les étages.
La belle affaire ! Pourquoi quémander sempiternellement la même recette éprouvée, les mêmes gimmicks ? Pour reprendre un titre de Trent Reznor: » la copie d’une copie d’une copie »?
C’est le grand drame de notre époque. Attendre d’un collectif qu’il se répète à l’infini jusqu’à l’auto-parodie.
Agence sans risque.
Je parlais, pas plus tard qu’hier, à un ami multi-instrumentiste de mon agacement face à cette mise en boite. Il me rétorqua que c’était un Mal connu qui contentait le portefeuille des majors. Que les 90’s tant critiquées étaient, à présent, prisées (les reprises de « What’s Up » des 4NonBlondes, on les compte ?) et que cette prise de risque à minima l’emmerdait prodigieusement. Quel intérêt ? « Non, non, rien n’a changé, tout, tout va continuer… ».
Alors ?
Autant jeter « Kid A » de Radiohead aux orties, « Des visages des figures » de Noir Désir et « Sergent Pepper Lonely Heart’s Club Band » des Beatles à la recyclerie…! Et, cette année, le Velvet Underground…il a un goût de banane ?
Qu’on se rassure, le dernier album des Smashing Pumpkins n’est pas mauvais du tout. Il est juste la proie de journalistes avides de retrouver la rage d’un « Bullet with Butterfly Wings« . Joie passéiste et rétropédalage. C’était mieux avant ? C’était différent.
Car 25 ans se sont évaporés et autant d’expérimentations. D’albums personnels en dérives parfois hasardeuses, notre Nosferatu Américain a toujours emmené ses comparses en balade.
Quitte à les abandonner.
En 2020, il décide de ne plus répondre aux sirènes du « tatapoum » et de poursuivre l’aventure esquissée dans son étrange album solo « The Future Embrace » et le magnifique « Adore« .
Pour son 12 ème album, le Gang de Chicago regarde l’Horizon mais puise essentiellement dans une de ses références majeures : la New Wave. Dès l’ouverture, c’est une basse ronflante digne de « The Forest » qui envahit notre espace auditif. Un hommage d’autant plus marqué que Robert Smith demeure un point d’ancrage pour notre charismatique leader.
Puis l’album s’envole. Vaisseau spatial à la rythmique froide et musclée, à-stéroïdes.
Chez ces « Smashing Pumpkins » recomposés, les morceaux se veulent rigides et sexy, ombrageux et solaires. Déluge de synthés pour ce Saint Cyr où le rock y est susurré et les machines (of God) situées au premier plan.
Virage électro pour une équipe en perdition ?
Non.
Mutation rock.
Le quatuor comme un seul homme.
Jimmy Chamberlin mène sa danse métronomique, James Iha et Jeff Schroeder emmêlent lascivement leurs guitares et l’omniprésent Billy C-organe déploie un éventail de modulations, d’une voix puissante, étranglée et cristalline.
Control-Freak (mais chic) exigeant et intransigeant, totalement dévoué à sa formation mais se détachant sporadiquement du monolithe pour mieux le contrer, cet immense compositeur ( 1 mètre 90!) s’abandonne dans une voluptueuse schizophrénie.
Corps double.
Seul Maitre à bord. But nothing without his Band.
Ironie.
Un groupe caméléon qui se colorise au gré des envies du mortifère Dandy.
Homme de Fer, le Pote-« Iron« ?
Autocrate tendance Kraftwerk.
Arrêtez.
Touche pas à mon (des)pote.
A l’écoute de titres tels que « Ramona« , « Wyttch« , « Purple Blood » ou « Save your Tears« , nous songeons à la Bande-son ATARI issu d’un tyran. Un croisement musical entre « TRON » et « DRIVE« . Pop barbelée. Siouxsie sur la banquise. Boules à facettes et boule à neige. New Order. Et sur le dancefloor, Bernard se meurt.
Le cri est lancé :
Gloire aux cucurbitacées brisées! Gloire à un auteur-compositeur qui a réussi à se renouveler sans perdre une once de crédibilité!
Durant plus d’une heure, le bonheur sort du congélateur. Durant 72 minutes pour 20 compositions, c’est Noël avant l’heure.
Retrouvons nos émois adolescents et nos souvenirs d’antan. Mais conjuguons cet album au Présent.
Esprits « Teen« !
Passez votre Amour à la Smashing!
John Book.
The Smashing Pumpkins « Cyr » disponible ici https://smarturl.it/Cyr
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