“CREED 3: La Relève de Rocky Balboa” de Michael B. Jordan. Quatre boules de cuir.

Troisième volume ( Pump Up!) des aventures d’ Adonis Creed dans une franchise qui commence, toutefois, à montrer des signes de fatigue. Michael B. Jordan, prêt à jeter l’éponge pour son premier long-métrage? Certainement pas. Le film dépasse le million d’entrées dès sa première semaine dans l’Hexagone  et explose le box-office aux USA. Pas d’inquiétude, le rejeton d’Apollo est bien parti pour s’affranchir de son illustre entraineur tout en déployant un univers familier. Et c’est la grande faiblesse de ce nouvel opus. Aucune trace du balèze Stallone dans ce scénario bien balisé et dénué d’émotion, la faute à un producteur manquant singulièrement de classe et méprisant les admirateurs de l’étalon italien.

SPOILS ALERT!
Ainsi, “Creed 3, la relève de Rocky Balboa” porte très mal son titre. Là où les précédents épisodes creusaient- avec détails- la filiation entre un entraineur/ex champion du monde et le fils de son meilleur ami, ici, tout est plié et rangé. Pire. A l’annonce du décès de Mary-Anne Creed et lors de son enterrement, nous attendions logiquement la venue du boxeur retraité. Le moment aurait été adéquat pour un dernier hommage énoncé, inspirant à la fois les convives et le public transi. Un ultime “au revoir”, adoubant Adonis et le jeune cinéaste Michael B. Jordan dans un seul élan. Mais non. Cette absence est un non-sens. Un bras d’honneur du producteur Irwin Winkler à sa poule aux œufs d’or. Une insulte pour tous les fans.
Autre défaut de taille, un scénario paresseux lorgnant dangereusement du côté de “L’œil du tigre”.
“Rocky 3″/”Creed 3”, même combat?
Ce “Creed” possède les failles d’un revival scénaristique excluant étrangement les darons tout en les flattant, la jeunesse n’y voyant (bien entendu!) que du feu dans cette intrigue resucée jusqu’à la moelle.
C’est pourtant mal connaitre cette nouvelle race de cinéphiles, connectée à Internet, à ses vidéos en ligne et à leurs géniteurs.
Car la Saga “Rocky” se transmet comme on passe un flambeau. De génération en génération. De père/mère en fils/fille, c’est selon.
Inutile, donc, de nous servir une soupe froide en sachet. Pour le synopsis, nous repasserons.
Que reste t’il de nos Amours? Pour ce “CREED” un chouilla essoufflé, je retiendrai une réalisation élégante, une photographie absolument sublime de Kramer Morgenthau, une distribution efficace ( Jonathan Majors, impressionnant en KANG dans le MCU, tient la dragée haute à Air Jordan) et un combat final des plus originaux (le réalisateur s’étant inspiré de Naruto et de Dragon Ball, oui, oui, vous m’avez bien lu). 
“Nous le savions dès la bande-annonce, Papa, pas de surprise!” m’a déclaré mon fils en fin de projection. Suis-je trop vieux pour ces conneries? Un goût de “déjà-vu” persiste dans cette monumentale entreprise et m’attriste.
L’heure est aux suites ( “John Wick”, “Fast & Furious”, “Indiana Jones”,…comptez-les dès ce mois de Mars, vous verrez, c’est sidérant) et un combat avec Viktor Drago ( fascinant Florian Munteanu ) déjà en préparation. 
Espérons que ce dernier round signera le retour en grâce de Sly? Nous pousserions-enfin comblés-un grand CREED… d’Amour!
 
John Book.