Une ballade hors du temps, entre mélancolie et poésie visuelle
Avec « Sneakers on the Telephone Line », Herman Dune réaffirme son statut d’artiste inclassable, à la croisée du folk introspectif et de la narration poétique. Ce nouveau titre, dont le nom évoque une paire de baskets suspendues à un fil, hautement métaphorique, se drape d’une liberté catchy, imprégnée d’un spleen toujours aussi lumineux.
Derrière ce projet presque solitaire, David-Ivar Herman Dune poursuit son chemin en poète moderne, cultivant cette sincérité rare qui fait le sel de ses compositions. Ici, sa voix caresse une guitare minimaliste, dans un dépouillement qui confère à l’ensemble une authenticité brute, presque fragile. Le texte, lui, s’apparente à un haïku folk, où chaque mot résonne avec la force d’un désir de liberté suspendu entre ciel bleu azur et bitume californien …
Le clip qui accompagne le morceau prolonge cette esthétique. Fidèle à son univers visuel teinté d’un grain rétro, Herman Dune nous offre une errance filmique statique où on le croise dans un paysage urbain désolé à la tombée du jour, le dandy se dandine nonchalamment, les lumières passent derrière lui comme autant de fragments d’histoires que la vitesse semble vouloir emporter. Le refrain s’attarde sur la symbolique d’un passé qui persiste à défier le temps et les modes sonores, peut-être un peu nostalgique d’une jeunesse folle, mais surement l’affirmation d’une classe intemporelle. Cette ritournelle héroïque anonyme marque le passage vers un nouveau disque…
Dans un monde où tout semble s’accélérer, « Sneakers on the Telephone Line » s’impose comme une respiration, un instant suspendu où l’émotion prime sur la démonstration. Une nouvelle preuve, s’il en fallait, que Herman Dune continue d’écrire sa propre légende, loin des modes, porté par une grâce aussi discrète qu’indélébile.