Ben Cozik, créateur de chansons en folk et sa corde tout en poésie, nous propose aujourd’hui un voyage musical avec les albums qui lui ont été révélés en 2021.
Des disques et des mots…
Adrian Younge / The American negro
Adrian Younge est un des grands artisans de la musique noire américaine actuelle, que ce soit à travers son label Jazz is Dead qu’avec sa propre musique. Son propos est ici, comme le nom et la pochette de l’album l’indique, très politique. Chaque morceau est introduit par une partie parlée assénant avec force des injustices subies par le peuple noir. Musicalement, nous sommes entre Gil Scott-Heron et Isaac Hayes, la production des morceaux est démentiel, comme toujours avec Younge.
Thomas de Pourquery & Supersonic / Back to the Moon
Thomas de Pourquery est un génie, le genre de personne qui sait tout faire. Saxophoniste, compositeur, chanteur, acteur et leader du plus grand groupe de jazz français actuel, Supersonic. Ce sextet de l’espace (dont le fougerais Laurent Bardainne) sort son troisième album et nos oreilles ne peuvent que les remercier. Le voyage est emplit d’émotions, de soubresauts, c’est un jazz aventureux que de Pourquery nous donne à entendre, jamais pompeux, parfois pop, saupoudré de musiques du monde, mais ce qui est encore mieux que l’album, c’est de pouvoir apprécier ces furieux en live, si vous en avez l’occasion, profitez-en.
H-Burns / Burns on the wire
H-Burns, poursuit son bonhomme de chemin dans la scène rock indé française, commencé il y a une quinzaine d’années et notamment ponctué d’un disque produit par Albini, avec cet album de reprise de Leonard Cohen. Plus que l’album, c’est surtout le souvenir d’une soirée à la Route du Rock, une fois n’est pas coutume, dans un parc de Cancale, qui restera mémorable pour moi. Accompagné d’un magnifique quatuor à cordes, H-Burns avait délivré une superbe performance, sans oublier la première partie de Raoul Vignal.
Louis-Jean Cormier / Le ciel est au plancher
Louis-Jean Cormier est pour moi un des plus grands auteur-compositeur-interprète francophone. Ce québecois s’est fait connaître avec le groupe Karkwa avant de démarrer une carrière solo en 2012 avec le chef d’œuvre Le treizième étage. Ces deux albums suivant m’avaient un peu déçu, mais avec Le ciel est au plancher, Cormier revient au sommet de son art. Ce disque est un album de deuil, le titre L’ironie du sort est à inscrire au panthéon des plus belles chansons évoquant la mort d’un père. Malgré tout, sa musique reste lumineuse et ses arrangements flamboyants, ajoutez à cela une qualité d’écriture au dessus de la moyenne et vous obtiendrez un grand disque.
The Liminanas & Laurent Garnier / De pelicula
Un accouplement contre nature sur le papier, mais qui engendre, et on en doutait guère, une vraie jouissance auditive. Le psyché yéyé des perpignanais rentre en transe au contact des nappes sonores de Garnier et pour ne rien gâcher, Bertrand Belin y va de sa collaboration avec le très équivoque Au début c’était le début.
Sébastien Adam / Une plage en hiver
Étant rémois d’origine, je garde toujours une oreille attentive sur les sorties d’album des artistes de ma ville natale. Sébastien Adam est un homme de l’ombre, un des membres des excellents et regrettés Bewitched Hands, il a accompagné des artistes aussi divers et variés et culte que Daniel Johnston ou Séverin. Mais il était temps de sortir de l’ombre, et quoi de mieux qu’une plage en hiver pour le faire. Tout au long de ses onze titres aux univers luxuriants, Sébastien Adam nous fait découvrir son coffre aux trésors mélodiques, à la croisée d’Arnaud Fleurent-Didier et de Divine Comedy.
Mô’ti Teï / Well Dressed Exile : Second Humming
Encore un premier disque tardif avec le premier opus de Mô’ti Teï, comme quoi il faut laisser le temps au temps pour façonner des bons disques. Le rennais nous lâche un album blues-folk rugueux aussi virtuose que nerveux, huit titres tous plus efficaces les uns que les autres.
Victor Solf / Still there’s hope
Victor Solf poursuit son sans faute. Après les réussites de ses précédents groupes Popopopops et Her, son premier solo Still there’s hope, fait mouche. Sa soul blanche fait danser les yeux fermés, le sourire aux lèvres et la larme à l’œil.
Gaspar Claus / Tancade
Gaspar Claus est violoncelliste, Gaspar Claus est un violoncelle, leurs âmes ont fusionné. Tancade est un disque quasi instrumentale, emplit d’âme de violoncelle. Un voyage intérieur fascinant qui vous emmènera au tréfonds de la votre.
Marc Melià / Veus
Après Music for Prophet, déclaration d’amour pour ce clavier mythique, Veus poursuit l’odyssée du son de l’espagnol dans des contrées analogiques planantes et verdoyantes. Veus est une symphonie mélancolique d’un robot en quête d’un monde meilleur.
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Merci Ben Cozik !