[Cinéma] Babygirl. La beauté de Nicole Kidman n’a pas d’âge.

Nicole Kidman est une nouvelle fois torride dans son dernier film, « Babygirl ». Ce thriller érotique quasi BDSM la dévoile sous un jour nouveau, celui d’une femme de pouvoir sous l’emprise d’un stagiaire.

 

Loin de s’adonner comme Demi Moore dans « The Substance » à un pacte avec le diable de la beauté éternelle, Nicole Kidman, dans son dernier film, est plus sensuelle, voire sexuelle, que jamais.

Elle interprète Romy, une femme de pouvoir mère de deux enfants et mariée à… Antonio Banderas. Le top du top, quoi. Elle va néanmoins tomber sous le joug d’un stagiaire (Samuel, joué par Harry Dickinson, révélé par « Sans Filtre » aussi pervers qu’arriviste et plonger du même coup dans un délire de soumission/domination.

Quelques dizaines d’années séparent les deux amants dans le contexte contraint de l’amour au travail.

Évidemment, les références à « Eyes Wide Shut », le film tourné avec son amant d’alors Tom Cruise, scientologue de son état, sont aussi nombreuses qu’évidentes, mais pas question ici de forces occultes pour justifier le passage à l’acte érotique.

Nicole Kidman cède tout simplement à la passion fugace dans un amour frénétique au sein de la société qu’elle dirige. Est-ce qu’avoir trop de pouvoirs ouvre la porte à une sorte de régression, poussant la pédégère à avoir besoin, comme le suggère Sam, de faire ce qu’on lui dit de faire ?

 

Nicole Kidman, torride et fascinante

Passons sur certaines incohérences, le film tient évidemment et forcément beaucoup à la plastique et au jeu de Nicole Kidman, femme à la recherche d’orgasmes, qui, mis à part, quand même, quelques petites injections, ne semble guère souffrir d’une quelconque date de péremption à l’opposé de Demi Moore. 

Pas de doute, Nicole Kidman est et reste torride et fascinante dans sa blondeur immaculée, une nouvelle fois « Prête à Tout » non pas pour booster sa carrière professionnelle, elle est déjà au top, dirigeante d’une entreprise de robotique pour une holding, mais bien pour assouvir ses fantasmes et ceux infligés par son jeune amant.

La réalisatrice Halina Reijn livre au final près de deux heures à savourer sans tomber pour autant dans la facilité pornographique. Au contraire, tout ce qui est sexuel tient plus à l’imaginaire du spectateur et aux dialogues incitateurs, comme dans cette scène où Romy est sommée de boire un verre de lait dans un café, ce qu’elle fait cul-sec en n’oubliant pas de se lécher les lèvres. Pour le plus satisfecit de son compagnon de débauche maîtrisé.

Good girl, vraiment ?

N’oublions pas enfin la prestation d’Antonio Banderas, parfait en mari trompé, un peu dépassé par les désirs sexuels d’une femme en manque de sexe, mais surtout désireux de maintenir à flot sa petite famille.

Tout cela aurait pu faire de « Babygirl » l’un des films forts de 2024, voire de 2025. D’ailleurs, Nicole Kidman a été sacrée meilleure actrice à la Mostra de Venise en septembre dernier et au National Board of Review. Beaucoup attendaient la star australienne reine aux U.S.A. en ce début 2025. À tort, le film n’a reçu ni Golden Globes, ni nomination aux Oscars. Un signe des temps sans doute alors que « The Substance » avec Demi Moore ou « Émilia Perez » avec Karla Sofía Gascón restent  en pole position pour triompher dans la cérémonie reine à Hollywood comme meilleure actrice. Le film d’Halina Reijn reste sans doute encore trop proche des clichés de la domination masculine pour emporter la mise, même si les rôles de pouvoir sont quand même ici bien inversés. Mais une femme reste une femme …

Le « Good girl » quasi méprisant lancé par Harry Dickinson à l’héroïne soumise a dû rester coincé dans la gorge de certain(e)s…

« Babygirl » d’Halina Reijn. En salles.

Patrick Auffret