Art Rock 42e édition du 6 au 8 juin 2025

La 42e édition du festival Art Rock s’annonce explosive pour les amateurs de guitares. Du 6 au 8 juin 2025, Saint-Brieuc vibrera au son d’une programmation rock éclectique mêlant têtes d’affiche internationales, belles découvertes et énergie festives.

Art Rock, né à Saint-Brieuc en 1983, appartient sans conteste à la seconde catégorie. En quarante-deux éditions, ce rendez-vous unique dans le paysage culturel français a su imposer un ton, une vision, et une capacité rare à mêler exigence artistique et enracinement local. Un modèle. Un manifeste. Un contre-pied assumé à la standardisation festivalière.

À l’origine, rien ne laissait présager un tel destin. Quand une poignée de passionnés fonde Art Rock au début des années 80, Saint-Brieuc est encore une ville grise, étrangère aux grandes aventures culturelles. Mais c’est justement là que réside l’audace fondatrice du festival : créer un carrefour entre musiques actuelles et arts contemporains, en plein cœur d’une cité moyenne bretonne. Pas dans une prairie ou sur une côte émeraude mais au cœur de la ville, avec ses rues et ses habitants.

 

Le rock comme colonne vertébrale, l’art comme horizon

Dès ses premières éditions, Art Rock dépasse le simple alignement de concerts. On y voit des groupes certes – et pas des moindres – mais aussi des expositions, du théâtre de rue, des projections vidéo, de la danse contemporaine. Très tôt, le festival fait le pari du métissage des disciplines, devenant l’un des premiers en France à inventer ce que d’autres appelleront plus tard la “programmation pluridisciplinaire”.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : le rock reste le cœur battant du festival. De Patti Smith à  Sonic Youth, en passant par The Kills, Archive, Marquis de Sade, Miossec ou Dominique A, la grande histoire du rock indépendant s’est souvent écrite sur les scènes briochines. La programmation 2025, qui aligne Texas, La Femme, Franz Ferdinand, Cat Power, Kompromat, Pogo Car Crash Control, Juniore ou encore les nouveaux talents, TVOD, Sextile, Ditz, Totorro, Internet Girl, Ménades, prouve que le festival continue de faire le grand écart entre héritage et décibels à venir.

 

 

Une identité bretonne qui regarde loin

Ce qui frappe chez Art Rock, c’est sa capacité à rester profondément breton tout en étant farouchement tourné vers le monde. Loin du folklore et des clichés régionaux, le festival assume une modernité urbaine, presque européenne, mais sans jamais couper le lien avec ses racines. Il met en lumière les talents locaux, travaille avec les réseaux culturels du territoire, et injecte chaque année une énergie nouvelle dans l’économie et l’image de Saint-Brieuc.

Résultat : là où d’autres villes moyennes peinent à attirer, Saint-Brieuc s’offre chaque début juin comme une capitale éphémère de la création contemporaine. Les hôtels affichent complet. Les rues bruissent de concerts, de performances, de surprises. Et l’art, pour une fois, n’est pas cantonné à une galerie : il se vit, se traverse, se mange (avec les chefs étoilés de “Rock’n Toques”), se danse jusqu’à tard.

 

 

Une certaine idée du festival

Alors que beaucoup d’événements culturels se battent pour survivre dans un paysage saturé, Art Rock continue d’exister à contre-courant. Ne cédant pas à la facilité des line-ups trop formatés. Il trace son chemin, avec rigueur, liberté, et un soupçon d’insolence.

Quarante-deux ans après sa création, Art Rock reste un acte de fort : dans l’intelligence du public, dans le croisement artistique, et dans la capacité d’un territoire à devenir un lieu culturel. Un festival qui n’a jamais confondu succès et compromission. Et c’est peut-être pour ça qu’on l’aime autant.