[Interview] Anodine, “Nuit Blanche”

Anodine, derrière ce nom étrangement sage se cache un groupe qui ne l’est pourtant pas vraiment. Originaire du sud de la France, le quatuor développe un rock indé rageur et poétique. Après quelques années de silence, dû a la pandémie, Anodine revient avec un nouvel EP, 6 titres, “Nuit Blanche” qui met toujours en avant cette amour profond pour la scène rock française, histoire de nous montrer que le rock n’est pas moribond et qu’il n’a rien perdu de son aura lorsqu’il est bien fait. Les deux singles qui en sont extraits, “Nuit blanche” et “Anodine” en sont une belle et grande preuve. Avec cette alliance parfaite entre le chant parlé, textes affutés et rythmes ambiancés, cela donne corps à cet EP plus qu’attachant. À mi-chemin entre “Bleu Pétrole” de Bashung et “Sous Influence Divine” de Daniel Darc, c’est un opus un brin méchant, un brin mélancolique, un brin électrique, qui embrase autant qu’il porte à réfléchir. Et j’avoue qu’il m’a totalement cueillie… “Nuit Blanche”, de la beauté et de la rage digne de sincère que vous ne pouvez qu’aimer. Afin d’en découvrir plus, ils ont répondu à quelques petites questions. Interview.


Pouvez-vous nous parler de l’origine du groupe ?
Le groupe est né en duo sous l’impulsion d‘Arno et Fredo. On s’est retrouvé en travaillant ensemble pour une compagnie de théâtre, dont Fredo faisait la musique. Arno réalise aussi des documentaires et a également confié la musique de deux d’entre eux à Fredo. On a eu envie de poursuivre la collaboration dans un groupe. On a joué à deux, à trois, à quatre, ça reste une formule évolutive, rien n’est figé…

 

Comment définiriez-vous l’univers musical de Anodine ?
C’est un univers rock, avec une pointe d’électro, qui met en valeur des textes à la dimension poétique. On a utilisé disto-poétique, chanson rock, c’est jamais évident de mettre une étiquette mais c’est un exercice obligé.

Quel est le fil conducteur dans votre 1er EP “Nuit Blanche” ?
On a essayé de mettre en 6 titres des ambiances et des couleurs différentes, pour avoir une sorte de panel de ce qu’on sait faire. C’est peut-être pour ça que le titre de Nuit Blanche s’est imposé : y’a plein d’ambiancesz différentes aussi dans une ”Nuit Blanche”, des états d’âme, de la mélancolie, du mystère, de la joie peut-être aussi…

 

Chez vous, on sent un profond sens poétique. Quels sont les messages que vous cherchez à véhiculer dans vos chansons ?
Moi j’aime bien la notion d’ambivalence, de dualité, de paradoxe. Rien que le titre, Nuit Blanche, c’est un oxymore, même s’il est rentré dans le langage courant : la nuit, a priori, est plutôt noire… Anodine, le morceau (parce que c’est le titre d’une chanson en plus d’être le nom du groupe) ça interroge sur le fait de savoir si on suit une voie tracée ou si on écrit son chemin. D’autres chanons évoquent les injonctions que l’on reçoit, consciemment ou pas, en faire ceci ou cela pour réussir sa vie, ou à s’échapper de ces normes bien pensantes. Ma muse, ça évoque la muse qui vous inspire, qui vous fascine, mais aussi qui vous échappe. Donc oui, je dirai dualité et ambivalence…

 

Il y a aussi dans vos rythmes un vrai esprit rock qui transpire. Quelles sont les sources d’inspirations qui vous animent ?
Dans le rock français on connaît les incontournables qui aujourd’hui sont politiquement incorrects. Alors je vais dire un nom peu connu : j’adore Virago par exemple. Après dans un registre plus chanté, il y a évidemment Bashung. Mais moi (Arno, chanteur) j’ai aussi une vraie inspiration de chanson, de Brel à Barbara en passant par Piaf ou Aznavour. Pour la musique, on peut ajouter la couleur anglo-saxonne : Pj Harvey ou Pixies hier, The Kills ou Fountain DC aujourd’hui…

 

Pour réaliser les 6 titres de cet opus avec qui avez-vous travaillé ? 
C’est Benoit Pithon qui a réalisé le disque. Il a un gros parcours musicla (le SuperHomard, Septembre, Mâle) et il aspire aujourd’hui plutôt à travailler avec des groupes, à réaliser leurs disques ou à les accompagner dans leur développement. On l’embrasse fort il a vraiment fait un super boulot…

 

Vous avez défendu “Nuit Blanche” sur scène déjà plusieurs fois depuis sa sortie dans les bacs. Comment le public l’a t-il accueilli ?
On a encore beaucoup de boulot, tout est évidemment perfectible, mais il semblerait qu’on ait quand même une belle énergie sur scène, donc le public a plutôt bien accueilli tout ça. L’an dernier, on a joué ces titres à quatre. En ce moment on travaille une version trio, qui sera plus proche de l’EP. Et puis les gens qui ont acheté le disque vont commencer à cponnaître les titres, l’accueil va être différent. On a hâte…

 

Quels sont vos prochains projets ?
La priorité maintenant c’est le live. Mais bon le disque ça permet aussi de figer les choses. L’envie aujourd’hui c’est aussi de composer des nouveautés. Et puis il reste un vieux fantasme au lointain : comme dit plus haut je viens du documentaire. L’idée mélanger le rock et le docu, c’est un vieux fantasme qui prendra peut-être forme un jour… 

 
Nuit Blanche” le 06/10/2023 – Free Monkey Records

Photo de couv. Lucas Bouiller

1-Pouvez-vous nous parler de l’origine du groupe ?
Le groupe est né en duo sous l’impulsion d‘Arno et Fredo. On s’est retrouvé en travaillant ensemble pour une compagnie de théâtre, dont Fredo faisait la musique. Arno réalise aussi des documentaires et a également confié la musique de deux d’entre eux à Fredo. On a eu envie de poursuivre la collaboration dans un groupe. On a joué à deux, à trois, à quatre, ça reste une formule évolutive, rien n’est figé…

 

2-Comment définiriez-vous l’univers musical de Anodine ?
C’est un univers rock, avec une pointe d’électro, qui met en valeur des textes à la dimension poétique. On a utilisé disto-poétique, chanson rock, c’est jamais évident de mettre une étiquette mais c’est un exercice obligé.

3-Quel est le fil conducteur dans votre 1er EP “Nuit Blanche” ?
On a essayé de mettre en 6 titres des ambiances et des couleurs différentes, pour avoir une sorte de panel de ce qu’on sait faire. C’est peut-être pour ça que le titre de Nuit Blanche s’est imposé : y’a plein d’ambiancesz différentes aussi dans une ”Nuit Blanche”, des états d’âme, de la mélancolie, du mystère, de la joie peut-être aussi…

 

4-Chez vous, on sent un profond sens poétique. Quels sont les messages que vous cherchez à véhiculer dans vos chansons ?
Moi j’aime bien la notion d’ambivalence, de dualité, de paradoxe. Rien que le titre, Nuit Blanche, c’est un oxymore, même s’il est rentré dans le langage courant : la nuit, a priori, est plutôt noire… Anodine, le morceau (parce que c’est le titre d’une chanson en plus d’être le nom du groupe) ça interroge sur le fait de savoir si on suit une voie tracée ou si on écrit son chemin. D’autres chanons évoquent les injonctions que l’on reçoit, consciemment ou pas, en faire ceci ou cela pour réussir sa vie, ou à s’échapper de ces normes bien pensantes. Ma muse, ça évoque la muse qui vous inspire, qui vous fascine, mais aussi qui vous échappe. Donc oui, je dirai dualité et ambivalence…

 

5-Il y a aussi dans vos rythmes un vrai esprit rock qui transpire. Quelles sont les sources d’inspirations qui vous animent ?
Dans le rock français on connaît les incontournables qui aujourd’hui sont politiquement incorrects. Alors je vais dire un nom peu connu : j’adore Virago par exemple. Après dans un registre plus chanté, il y a évidemment Bashung. Mais moi (Arno, chanteur) j’ai aussi une vraie inspiration de chanson, de Brel à Barbara en passant par Piaf ou Aznavour. Pour la musique, on peut ajouter la couleur anglo-saxonne : Pj Harvey ou Pixies hier, The Kills ou Fountain DC aujourd’hui…

 

6-Pour réaliser les 6 titres de cet opus avec qui avez-vous travaillé ? 
C’est Benoit Pithon qui a réalisé le disque. Il a un gros parcours musicla (le SuperHomard, Septembre, Mâle) et il aspire aujourd’hui plutôt à travailler avec des groupes, à réaliser leurs disques ou à les accompagner dans leur développement. On l’embrasse fort il a vraiment fait un super boulot…

 

7-Vous avez défendu “Nuit Blanche” sur scène déjà plusieurs fois depuis sa sortie dans les bacs. Comment le public l’a t-il accueilli ?
On a encore beaucoup de boulot, tout est évidemment perfectible, mais il semblerait qu’on ait quand même une belle énergie sur scène, donc le public a plutôt bien accueilli tout ça. L’an dernier, on a joué ces titres à quatre. En ce moment on travaille une version trio, qui sera plus proche de l’EP. Et puis les gens qui ont acheté le disque vont commencer à cponnaître les titres, l’accueil va être différent. On a hâte…

 

8-Quels sont vos prochains projets ?
La priorité maintenant c’est le live. Mais bon le disque ça permet aussi de figer les choses. L’envie aujourd’hui c’est aussi de composer des nouveautés. Et puis il reste un vieux fantasme au lointain : comme dit plus haut je viens du documentaire. L’idée mélanger le rock et le docu, c’est un vieux fantasme qui prendra peut-être forme un jour… 

 

 
Nuit Blanche” le 06/10/2023 – Free Monkey Records

Photo de couv. Lucas Bouiller