[Interview] After Geography en concert : Une course-poursuite à 250 à l’heure

Le Fury Défendu, le nouveau club cabaret rock du 2 quai Corneille à Rouen était en feu pour la venue des Lyonnais de After Geography. 

Ils sont nombreux, les jeunes groupes français à vouloir redonner du sens au rock’n’roll. C’est le cas de After Geography, groupe lyonnais de retour à Rouen avec leur premier album sous le bras, « A Hundred Mixed Emotions« .

La formation se produit désormais à quatre, mais Julien, chanteur, guitariste, compositeur et Nico, également chanteur mais aussi compositeur, bassiste et claviériste, restent les principaux artisans du groupe. « Les guitares sont très en avant dans notre groupe. Nous avons deux guitaristes, Arthur et moi », souligne Julien.

Cette singularité, le groupe la cultive avec passion pour soutenir la batterie de Lalie, une nouvelle venue. « Avoir une meuf avec nous, c’est surtout l’envie d’avoir une énergie féminine dans le groupe pour éviter de tourner en rond.»

Aujourd’hui, le rock n’est plus, c’est clair, réservé aux garçons. « La société a changé. C’est juste un retour à la normale, décrypte Julien. Les meufs, avant, avaient du mal à se projeter. » « Il y avait une vraie barrière d’identification » détaille Nico.

Musicalement, After Geography sonne très Britpop. « C’est un peu notre ADN et nos influences même s’il n’y a pas que cela. » Blur, Libertines, par exemple, font partie des formations qui ont depuis toujours bercé le combo, mais Julien et Nico ont aussi beaucoup été biberonnés aux trucs de leurs parents : Beatles, Fleetwood Mac, Doors, Eagles, T Rex, Bowie, autant de références assumées, tout comme les Strokes, le groupe détonnateur !

Originaire et établi à Lyon, After Geography est passé à côté de la scène hardcore locale portée par Prohibition il y a longtemps déjà mais se sent parfaitement à son aise au sein de la scène rock actuelle. Last Train, Bandit Bandit, Johnnie Carwash, sont à la fois des potes et des compagnons de route.  « Il y a une sacrée scène à Lyon. »

De quoi leur donner des ailes, eux qui sont toujours très attirés par le côté organique du live. « Aller voir des concerts, en faire, c’est quand même le truc le plus important pour nous. »

Comme l’indique son nom, le premier album du groupe, « A Hundred Mixed Emotions », parle d’un tapis d’émotions, « de ce que nous ressentons dans nos vies.  On vit beaucoup de hauts et de bas. Nous parlons de notre génération, de nos angoisses. On arrête pas de dire que nous sommes la génération la plus angoissée de l’histoire mais nous essayons de rendre tout ça positif. »

De fait, la musique distillée par After Geography est très fun, portée par des riffs nourris à la joie de vivre. « Notre musique est assez lumineuse. Nous avons envie de jouer de la musique qui nous fait du bien, en faisant un truc fun et coloré.  Et pour ça, rien de mieux que la scène, mis à part les courses poursuites à 250 kilomètres/heure avec les gyrophares qui nous poursuivent ! La scène, c’est pareil, très euphorique.» 

Le groupe fera sa date parisienne le 26 mars à La Maroquinerie avec Komodor.

Release party de l’album à Lyon le 28 novembre au Marché Gare.

 

Patrick Auffret