Vingt ans. Deux décennies que Nick Cave, Warren Ellis, Martyn Casey et Jim Sclavunos ont donné naissance à Grinderman, cet exutoire primal échappé des entrailles des Bad Seeds. À mi-chemin entre un rêve fiévreux et un hurlement de loup solitaire, leur aventure courte mais intense a laissé une empreinte aussi brûlante qu’inclassable dans le rock du XXIe siècle. Le 18 juillet 2025, à l’occasion de cet anniversaire tonitruant, leur discographie complète sera enfin rééditée, offrant une nouvelle plongée dans l’obscurité torride de leur univers.
Formé en 2005, Grinderman était à l’origine une réponse à l’envie de lâcher prise, d’échapper aux orchestrations denses et aux liturgies sombres des Bad Seeds. Le résultat ? Un rock garage viscéral, sale, halluciné – porté par la tension sexuelle, la frustration et l’humour noir de Cave, la folie électrique du violon de Warren Ellis, la rythmique tellurique de Casey et Sclavunos.
Deux albums, seulement, mais ô combien cruciaux :
- Grinderman (2007), véritable manifeste d’un rock cru et lubrique, avec des morceaux comme No Pussy Blues ou Honey Bee (Let’s Fly to Mars).
- Grinderman 2 (2010), plus riche, plus complexe, mais tout aussi féroce, qui ose flirter avec la transe, le psychédélisme et l’apocalypse – on pense à Heathen Child, Mickey Mouse and the Goodbye Man ou Palaces of Montezuma.
La réédition prévue promet une remasterisation minutieuse, des faces B rares, démos inédites et, espérons-le, des enregistrements live capturant l’énergie animale du groupe sur scène. Il ne s’agit pas d’un simple retour nostalgique, mais d’une redécouverte essentielle pour les fans de rock abrasif, et une porte d’entrée idéale pour les novices curieux d’explorer ce versant brut et cathartique de la mythologie Nick Cave.
Grinderman, c’est le cri du milieu de vie, l’urgence d’exister autrement. Cette réédition, c’est un rappel : Certains monstres méritent d’être réveillés.