[Interview] LIQUID BEAR – « SECOND LIFE »

Le rock progressif et psychédélique français s’apprête à accueillir un nouveau chef-d’œuvre. Après avoir marqué les esprits avec leurs précédents EPs, LIQUID BEAR est prêt à franchir une nouvelle étape avec la sortie de leur tout premier album, « Second Life », prévue pour le 7 février 2025. Avec un son hybride mêlant influences vintage et expérimentations modernes, le groupe promet un voyage musical intense et immersif. Entre riffs hypnotiques, atmosphères planantes et structures audacieuses, Second Life s’annonce comme une renaissance artistique, aussi bien pour LIQUID BEAR que pour ses auditeurs. Dans cette interview, nous avons rencontré les membres du groupe pour parler de la genèse de l’album, de leurs inspirations et de ce que représente cette « seconde vie » musicale. Plongez avec nous dans l’univers de LIQUID BEAR !


Pouvez-vous nous raconter comment le groupe s’est formé et d’où vient le nom « Liquid Bear » ?
C’est un peu la rencontre de deux duos : Kostia/Ilya et Adrien/Gaspard. Le premier contact s’est fait vers 2012 ou 2013 : Adrien et Gaspard ont recruté Kostia comme guitariste dans leur groupe de l’époque. Quelques années plus tard, après pas mal de changements de line-up, Ilya s’y retrouve, remplaçant Kostia à la guitare, qui lui se retrouve à la basse (et au chant). On ne le savait pas encore, mais Liquid Bear était sur le point de naître.

Quant à notre nom, nous aimons voir ce projet comme une entité propre, qui ne résume pas à l’addition de chacun de nous. L’idée de le considérer comme une « bestiole » qu’on serait en train d’élever est vite arrivée. On a choisi l’ourson d’eau (ou tardigrade), organisme fascinant pour son côté indestructible. En anglais, on l’appelle « water bear »… 

Nous sommes très vite tombés d’accord sur le nom, car il évoque, avec justesse, l’association de la force et du calme, très caractéristique de notre musique. 

 

Quelles sont les principales influences qui nourrissent votre stylé musical ?
Nos influences ne pourraient se rapporter à des groupes ou des artistes pour leur musique, mais plutôt pour leur démarche. En ce sens, King Crimson en est un très bon exemple, pour leur évolution constante au fil de leur discographie. On a la sensation qu’ils souhaitaient sans cesse se réinventer, tout en gardant une cohérence profonde. C’est quelque chose qui nous parle beaucoup ! 

 

Y a-t-il des artistes ou des groupes qui vous inspirent particulièrement actuellement ?
On ne saurait donner d’exemple concret. Nous sommes influencés en permanence parce que nous écoutons/regardons, et cela peut se transposer de bien des manières, même des plus discrètes, à notre musique. On peut cependant vous partager quelques groupes/artistes dont nous raffolons ces temps-ci : Jockstrap, Dope Lemon, Blur, Show Me The Body, Father John Misty, LudoWic, …

Peut-être ferez-vous des liens avec ce que nous faisons ?

 

Vous allez bientôt sortir votre 1er album « Second Life » le 7 février. Comment s’est passé la création de vos morceaux, est-ce un travail collaboratif où chaque membre apporte ses propres idées ?
Nous n’avons pas de méthode type. Le point de départ d’un morceau peut tout aussi bien être un texte, un riff, une chanson brute (au sens « accords/mélodie ») ou encore un concept musical abstrait, et peut venir de n’importe qui. Une fois la base posée, on se met tous au travail pour en tirer le meilleur. Ce qui fonctionne bien entre nous, c’est que nous sommes tous très conscients des musiciens que nous sommes, de nos forces ainsi que de nos faiblesses. Ainsi la communication est très fluide, et chacun se fait confiance, ce qui permet à chacun de pouvoir aller au bout de son idée/proposition dans un contexte de travail où les égos sont clairement mis à la porte (ce qui pour nous est la clé du travail créatif en groupe !).  

 

Il y a des thèmes récurrents dans vos textes. Qu’est-ce que vous cherchez à transmettre le plus à travers votre musique ?
On parle surtout de questionnements, et on essaye de porter un regard sur différent phénomènes. Bien sûr, nos morceaux ne sont pas tous aussi sérieux et certains abordent des thèmes beaucoup plus légers. Si Heavy Grounds (notre deuxième EP) était essentiellement tourné vers le monde extérieur, Second Life est quant à lui plus tourné vers l’intime, notre rapport à nous même. S’il existe un message global dans notre musique, il pourrait simplement être de prendre du recul sur ce que nous vivons, en tant qu’individu et en tant que société.

 

L’actualité sociale et mondiale influence-t-elle votre musique et vos choix artistiques ?
Elle doit avoir une influence implicite. Mais disons que ce sont plutôt nos sentiments et nos réflexions personnelles qui impactent très fortement ce que nous faisons. Un disque ou un morceau est comme un photographie de nos émotions/ressentis à l’instant T. 

 

Si vous deviez choisir une chanson de l’album qui représente parfaitement l’âme de Liquid Bear, laquelle serait-ce, et pourquoi ?
C’est toujours une question difficile, c’est comme choisir son enfant préféré(e). Mais nous pensons que « Second Life » (titre éponyme et premier single de l’album) est une juste vitrine. On y retrouve les éléments caractéristiques de notre musique de façon très épurée.

 

Comment décririez-vous l’énergie d’un concert de Liquid Bear et que représente le live pour vous ?
Un disque, c’est la recherche de la perfection. Le live, c’est la création d’un moment. Bien que notre musique soit plutôt chirurgicale lorsque nous l’enregistrons, nous avons à cœur de délivrer une expérience plus organique sur scène, en ramenant les morceaux à leur essence. Le live c’est aussi l’occasion pour nous de redécouvrir notre musique, de la revivre, et de la partager différemment.  

 

Comment voyez-vous l’évolution de Liquid Bear dans les prochaines années ?
La bestiole est encore jeune. Il lui reste encore beaucoup de chose à faire, et nous devons l’accompagner le plus loin possible. « Second Life » a nécessité beaucoup de temps pour voir le jour. Maintenant qu’il est là, nous voulons renouer avec la scène, que nous avons dû mettre de côté pendant toute la production de cet album. 

Dans l’immédiat, vous pourrez nous retrouvez le 16 mai 2025 au Backstage BTM à Paris pour notre release party en compagnie de LISATYD !

 

Photo de couv. Brian Downie