3000 ans à t’attendre, le nouveau George Miller.

Réalisé par George Miller, d’après une nouvelle d’A.S Byatt “The Djinn in the Nightingale’s Eye” paru en 1994. Scénario de George Miller et Augusta Gore.

Avec Tilda Swinton, Idris Elba, Aaamito Lagum, Megan Gale et Ece Yüksel. 

Le pitch: Alithéa Binnie est une narratologue britannique reconnue pour sa théorie visant à expliquer que les contes et mythologies sont considérés comme magiques jusqu’à ce que la science vienne les expliquer en termes concrets. Elle vit seule mais le vit bien. En voyage pour une nouvelle conférence à Istanbul, elle fait l’acquisition d’une petite bouteille qui l’attire sans qu’elle se l’explique. En voulant la nettoyer, elle libère un Djinn piégé dedans depuis 3000 ans. Ce dernier lui offre trois vœux et une fois sa mission accomplie, il sera enfin libre. Alithéa ayant une grande connaissance des mythes flaire le piège et refuse tout d’abord de faire ses vœux. Le Djinn, voulant faire preuve de sa bonne foi, lui raconte comment il est arrivé dans cette bouteille et ses histoires avec les différents propriétaires, chacune mettant en exergue les travers humains. 

Mon avis: Voilà un film qui décevra forcément les amateurs de Mad Max qui voulait un nouveau Fury Road. George Miller n’a pourtant pas fait que des films violents, loin de là! Même si il reprend une partie de son équipe comme Junkie XL pour la musique, sa monteuse Margaret Sixel et le directeur de la photographie John Seale, l’univers féérique dans lequel on plonge est bien loin d’un post-apo crasseux. 

Ici tout est beau, flamboyant et vous invite à la contemplation. Il est regrettable que le tournage n’ai pu se dérouler en Turquie ou en Angleterre comme prévu initialement (tout a été filmé en Australie) car on peut être perturbé par le nombre de fonds vert utilisés, ce qui ne ressemble pas à George Miller (Covid oblige).

Cependant c’est une œuvre toute en nuances où Le récit est le plus important, on pourrait même le regarder les yeux fermés. Comme dans toute bonne histoire, il y a une double, voire même triple lecture que chaque spectateur est libre de voir ou non. Si l’on s’en tient à l’histoire du Djinn, classique dans sa construction, on passe à côté de pas mal de choses tant le nombre de thèmes abordés est incroyable. De la symbolique des contes, en passant par l’esclavage, le tout numérique ou même le consentement vu par le prisme d’un homme pour une fois! Chacun peut être interpellé et touché par un des pans de l’histoire, qui, même si elle ne révolutionne pas le genre, fait du bien dans ce monde de brutes.

Le casting est impeccable, Tilda Swinton comme à son habitude est parfaite. Insufflant tour à tour un flegme britannique ou un romantisme échevelé, elle est toujours juste dans son jeu comme dans son propos. Idris Elba quant à lui donne de sa personne mais semble légèrement absent, ce qui finalement colle bien à son personnage de Djinn déprimé par l’humanité. Le reste du casting ne démérite pas même si on switch un peu rapidement de l’un à l’autre. Mention spéciale à Aamito Lagun en Reine de Saba qui est magnifique. 

En bref laissez vous tenter par le voyage! 

Photos : DR